- En France, le nombre de nouveaux cas de mélanome est de 15.000 par an.
- Dans 80 % des cas, le mélanome survient de façon spontanée sur une peau saine et dans 20 % des cas, il se développe à partir d'un ancien grain de beauté.
"Les recherches évaluant l'association entre la consommation de poisson et le risque de mélanome ont été peu nombreuses et incohérentes. Peu d'études ont fait la distinction entre les différents types de consommation de poisson et le risque de cancer de la peau", ont indiqué des scientifiques du Brown University School of Public Health (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser des travaux publiés dans la revue Cancer Causes & Control le 9 juin.
Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont analysé les données recueillies auprès de 491.367 adultes, âgés en moyenne de 62 ans, recrutés dans le cadre d’une cohorte, appelée "NIH-AARP Diet and Health Study", menée entre 1995 et 1996. Les volontaires ont indiqué la fréquence à laquelle ils avaient consommé du poisson frit, du poisson non-frit et du thon par jour au cours de l'année précédente, ainsi que la taille de leurs portions. Les auteurs ont également calculé l'incidence des nouveaux mélanomes qui se sont développés sur une période de 15 ans en utilisant les données des registres du cancer.
Un lien entre une consommation excessive de poisson et un risque de mélanome
D’après les résultats, 5.034 participants ont développé un mélanome malin pendant la période de l’étude et 3.284 cas de mélanome in situ (de stade 0), à savoir des cellules anormales dans la couche externe de la peau, ont été identifiés. L’équipe a précisé qu’il existait un lien entre une consommation plus élevée de poisson et le risque de mélanome et de mélanome in situ.
Selon les travaux, par rapport aux personnes dont la consommation quotidienne de poisson était de 3,2 grammes, le risque de mélanome malin était 22 % plus élevé chez celles dont la consommation quotidienne était de 42,8 grammes. Les chercheurs ont également constaté que les volontaires qui mangeaient en moyenne 42,8 grammes de poisson par jour présentaient un risque de 28 % de développer un mélanome de stade 0. "Cependant, la consommation de poisson frit était inversement associée au risque de mélanome malin, mais pas de mélanome in situ", peut-on lire dans l’étude.
Des contaminants présents dans les poissons en cause ?
"Nous supposons que nos résultats pourraient éventuellement être attribués aux contaminants présents dans le poisson, tels que les biphényles polychlorés, les dioxines, l'arsenic et le mercure", a déclaré Eunyoung Cho, auteur de l’étude, dans un communiqué. Les scientifiques ont suggéré que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour étudier les composants du poisson qui pourraient contribuer à l'association observée entre la consommation de poisson et le risque de mélanome, ainsi que tout mécanisme biologique sous-jacent. Pour l'instant, ils ne recommandent aucun changement dans la consommation de poisson.