Les recherches sur internet concernant le burn-out au travail ont augmenté d’environ 40 %, selon Google Trends. Un phénomène de société croissant, surtout depuis le début de la pandémie. D'après la Haute Autorité de Santé (HAS), celui-ci peut être défini comme un "épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel".
Le burn-out peut se manifester de différentes façons : l'anxiété, des tensions musculaires diffuses, une irritabilité, un repli sur soi, un isolement social, un comportement agressif, une baisse de motivation et du moral ou encore des doutes sur ses compétences. Physiquement, une personne en burn-out peut ressentir une fatigue intense, des troubles du sommeil et musculo-squelettiques, des crampes, des maux de tête, des vertiges, ou encore être atteinte d’anorexie ou de troubles gastro-intestinaux.
Le traitement automatique du langage pour que l’intelligence artificielle puisse détecter seule le burn-out
Pour diagnostiquer cet épuisement professionnel, des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode, basée sur l'intelligence artificielle. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Frontiers in Big Data. Cet outil s’appuie sur le traitement automatique du langage, le "Natural Language Processing (NLP)", une technologie qui analyse automatiquement les phrases prononcées par un être humain afin de détecter ce que les créateurs ont décidé, ici le burn-out.
Pour mettre au point cette méthode, les scientifiques ont donc "appris" à l’intelligence artificielle à reconnaître des phrases et des mots clés liés au burn-out. Pour cela, ils lui ont fait "lire" plus de 13.000 témoignages de personnes souffrant de ce syndrome d’épuisement professionnel. Plus précisément, 352 histoires étaient liées au burn-out et 979 à la dépression.
Un taux de réussite d’environ 93 %
Une fois l’intelligence artificielle "formée" à diagnostiquer le burn-out, les scientifiques l’ont testé avec des témoignages anonymes. Résultat : un taux de réussite d’environ 93 % pour détecter cet épuisement professionnel. "Le traitement automatique du langage est efficace pour détecter le burn-out tout en étant peu chronophage, ce qui est très prometteur", explique Mascha Kurpicz-Briki, l’une des autrices de cette étude. La prochaine étape des auteurs est de tester cette nouvelle méthode intelligence artificielle sur de réels êtres humains en souffrance.