"La sclérose en plaques est une maladie à connotation grave. C’est vrai que quand on annonce ce diagnostic, soit les patients ne connaissent pas, soit ils voient tout de suite le handicap, la canne et le fauteuil roulant", explique Jérôme de Sèze, professeur de neurologie au CHU de Strasbourg et spécialiste des maladies auto-immunes et de la neuro-ophtalmologie. "Ceci étant, c’est une maladie dont le pronostic a complètement changé en 20 ans grâce notamment à l’arrivée de nouvelles thérapeutiques ultra-précoces et de plus en plus efficaces, qui permettent d’améliorer le confort de vie", poursuit le spécialiste.
Troubles neurologiques
L’apparition de troubles neurologiques touchant différentes fonctions (motricité, sensibilité, vision, équilibre, coordination des mouvements…) et évoluant par poussées, initialement régressives, est très évocatrice d’une sclérose en plaques. Les médecins parlent de poussées inflammatoires "disséminées dans le temps et dans le système nerveux central".
Mais les symptômes peuvent être beaucoup plus trompeurs, notamment en cas de problèmes d’humeur (dépression ou trouble maniaque), qui peuvent évoquer une maladie bipolaire, alors qu’il s’agit de plaques de démyélinisation touchant le système limbique, situé dans le cerveau profond.
120 000 personnes en France concernées
La sclérose en plaques est une maladie du jeune adulte, souvent diagnostiquée entre 25 et 35 ans. Elle touche majoritairement les femmes, qui constituent trois quarts des patients. 120 000 personnes en France sont aujourd’hui concernées par la maladie, et 3000 mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.