- L’alopécie désigne la chute de cheveux, qu’elle soit partielle, sous forme de plaques, ou totale.
- Il s’agit du premier traitement systémique, c’est-à-dire qu’il agit sur tout l’organisme et pas seulement sur la zone touchée.
- Le médicament est utilisé depuis 2018 pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde modérée à sévère, et dans certains cas, pour les personnes infectées par la Covid-19.
300 000 personnes sont concernées par l’alopécie, une perte de cheveux, aux États-Unis. Depuis lundi 13 juin, elles peuvent avoir accès à un traitement oral. La Food and Drug Administration (FDA), l’autorité sanitaire américaine, a donné son accord pour l’utilisation de l’Olumiant, qui contient du baricitinib, pour traiter l’alopecia areata.
Une maladie auto-immune
"L'accès à des options de traitement sûres et efficaces est crucial pour le nombre important d'Américains touchés par l'alopécie sévère, estime Kendall Marcus, M.D., directeur de la Division de dermatologie au Centre d'évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA, dans un communiqué. L’autorisation d'aujourd'hui aidera à répondre à un besoin important, jusqu’ici non satisfait de patients atteints d'alopécie areata."
Dans cette maladie auto-immune, l’organisme attaque les follicules pileux, et cela entraîne une perte de cheveux, souvent par paquet. Selon la Société française de dermatologie, l’alopécie masculine "est une évolution normale, banale et fréquente de la vie normale des cheveux qui peut débuter dès la puberté lorsqu’il s’agit d’une forme sévère". Elle est souvent liée aux hormones ou à la génétique. Chez la femme, elle peut être causée par un manque de fer, des troubles de la thyroïde, des traitements ou des maladies, comme les ovaires polykystiques. "Une fois toutes les causes possibles éliminées, on considère qu'il s'agit d'une alopécie androgénétique d'origine familiale, un peu comme chez l’homme", précise la SFD.
Différents dosages testés
Le médicament autorisé est un inhibiteur de la Janus kinase, qui bloque l’inflammation dans le corps, en agissant sur plusieurs enzymes. Ses effets sur l’alopécie ont été validés par deux études sur des personnes souffrant d’alopécie depuis plus de six mois et ayant perdu au moins 50% de leur chevelure. Deux dosages ont été testés : le premier était de 2 mg d’Olumiant par jour, le second de 4 mg quotidiennement, et le dernier groupe, dit de contrôle, a pris un placebo pendant toute la durée de l’étude, soit 36 semaines. Pour les auteurs, le médicament est considéré efficace lorsque les cheveux ont repoussé à 80% au minimum.
Lors du premier essai, 22% des participants qui ont reçu 2 mg d'Olumiant et 35% de ceux qui ont pris 4 mg d'Olumiant ont retrouvé une couverture capillaire satisfaisante de leur cuir chevelu, contre 5% des patients ayant pris le placebo. Dans le deuxième essai, 17% des patients qui ont reçu 2 mg d'Olumiant et 32% de ceux qui ont pris 4 mg d'Olumiant ont obtenu le même résultat, contre 3% du groupe de contrôle.
Différents effets secondaires recensés
Ces études sont aussi permis de mettre en lumière les effets secondaires du traitement. Les plus fréquents sont l’infection des voies respiratoires supérieures, les maux de tête, l’acné, une hausse du taux de cholestérol ou encore une fatigue du foie. Le médicament n'est pas recommandé chez les personnes prenant d'autres inhibiteurs de JAK, des immunomodulateurs biologiques, de la cyclosporine ou d'autres immunosuppresseurs.