830 000 personnes sont décédées d’un cancer du foie dans le monde en 2020. C’est le troisième cancer le plus meurtrier après le cancer du poumon et le cancer colorectal. Dans 90% des cas, il s’agit d’un carcinome hépatocellulaire, une forme de cancer qui se développe à partir des cellules du foie, les hépatocytes. Généralement, ces cas sont liés à des facteurs de risque, qu’il est possible d’éviter.
La cirrhose, un terrain propice au cancer
Selon la Société nationale française de gastro-entérologie, neuf cas sur dix sont une complication d’une maladie chronique du foie, appelée cirrhose. "Fragilisés, les hépatocytes se transforment alors en cellules malignes", explique la SNFGE. Cette pathologie apparaît après un certain temps, lorsque le foie est soumis à une inflammation chronique prolongée : elle peut être la conséquence d’une consommation excessive et régulière d’alcool, d’une infection par le virus de l’hépatite B et/ou C, ou bien à des maladies rares.
Hépatite B et C : une cause potentielle
La fondation pour la recherche sur le cancer estime que les virus de l’hépatite B (VHB) et de l’hépatite C (VHC) sont l’une des principales causes de carcinome hépatocellulaire dans le monde. Les deux maladies partagent des modes de transmission similaires : elles sont provoquées par un virus qui peut être transmis par la mère à l’enfant lors de la naissance et de l’accouchement, ou par contact avec du sang ou d’autres liquides biologiques.
L’Organisation mondiale de la santé souligne que la contamination par ces fluides peut se faire suite à "des relations sexuelles avec un partenaire infecté, des injections à risque ou une exposition à des instruments piquants ou tranchants dans les établissements de soins de santé, dans les communautés et chez les consommateurs de drogues injectables." L’hépatite B peut être évitée grâce à la vaccination, aujourd’hui recommandée pour les nourrissons, et les adultes à risque. En revanche, il n’existe pas de vaccination contre l’hépatite C. Les deux virus génèrent une inflammation du foie, qui peut évoluer vers un cancer.
Des facteurs de risque non-pathologiques
L’apparition du cancer peut aussi être liée à des substances. Le tabagisme, la consommation régulière d’anabolisants stéroïdes, utilisés par les sportifs pour accroître leur masse musculaire, accroissent le risque de cancer. "L’aflatoxine B15 qui est produite par un champignon de type Aspergillus et qui prolifère dans le maïs, les cacahuètes ou encore les graines de coton, cultivés dans les pays chauds et humides d’Asie et d’Afrique subsaharienne" peut aussi augmenter ce risque, selon la fondation ARC. Souvent, le cancer n’a pas une seule explication. Pour de nombreuses personnes, son apparition est liée au croisement de plusieurs facteurs de risque.