Wi-Fi, ondes portables, 3G… les ondes électromagnétiques sont de plus en plus présentes dans notre quotidien. Autant d’ondes qui font le malheur des électro-hypersensibles, ces personnes que les ondes rendent malades (migraines, maladies de peau…). Dans son rapport de ce mardi 15 octobre, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) accorde une attention particulière à ce mal méconnu. Elle annonce vouloir obtenir des données plus précises sur l’électro-sensibilité.
Des informations qui font défaut
Les électro-hypersensibles sont rares. On estime que ce mal touche en Europe quelques millions de personnes (France, Grande-Bretagne) à quelques milliers (Irlande, Suède). Cette rareté entraîne un manque d’information.
L’Anses reconnaît que l’électro-hypersensibilité entraîne une souffrance réelle. Ses symptômes sont reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais ce qui entraîne les douleurs est encore incertain : réelle sensibilité aux ondes électromagnétiques ou « effet nocebo » ? C’est ce que souhaite savoir l’Agence de sécurité sanitaire avec de nouvelles études, selon son président général adjoint scientifique, Gérard Lasfargues.
Ecoutez le Dr Gérard Lasfargues, président général adjoint scientifique de l’Anses : « Des études que l’on a initiées essaieront de savoir si l’hypersensibilité est liée à des dysfonctionnements du système nerveux central. »
Les électro-sensibles devraient faire l’objet d’un rapport de l’Anses à l’horizon 2015. Des études permettraient de mieux comprendre ce qui affecte ces personnes. Actuellement, aucun mode de prise en charge n’est préconisé. En 2009 déjà, le gouvernement suggérait qu’il fallait travailler sur la connaissance des causes de l’électro-sensibilité.
Des études nient les origines physiques de l’électro-sensibilité
Plusieurs études ont été menées sur l’électro-sensibilité. Les résultats sont variables mais suggèrent tous que les électro-sensibles souffrent d’un effet « nocebo », c’est-à-dire que leur mal est dû à une attente ou à la croyance de quelque chose.
Le King’s College de Londres (Royaume-Uni) possède un département qui s’intéresse aux technologies mobiles. Il mène régulièrement des études sur les électro-sensibles. En 2005, aucun lien n’a pu être établi entre l’électro-sensibilité et les ondes électro-magnétiques. En 2006, une autre étude publiée dans le British Medical Journal suggère une influence psychologique. Des symptômes graves se sont déclenchés chez plusieurs personnes en l’absence d’ondes électromagnétiques lors de l’étude en double aveugle.
En 2008, c’est une étude de l’université de Berne qui s’effectue en double aveugle. Conclusion : les gens qui se prétendent électro-sensibles ne peuvent pas établir de différence entre la présence ou l’absence d’ondes électromagnétiques.
L’Académie de médecine a lancé en février 2012 la première étude française. Pilotée par le Pr Dominique Chouda (hôpital Cochin, Paris, 14e), elle a pour but de caractériser précisément les troubles liées aux ondes électromagnétiques.