ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > SEP : qu’est-ce qui provoque la sclérose en plaques ?

Focus

SEP : qu’est-ce qui provoque la sclérose en plaques ?

Par Mathilde Debry

Plusieurs facteurs peuvent provoquer la sclérose en plaques (SEP). Voici lesquels.

sudok1 / istock.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière).
C’est-à-dire que le système de défense (système immunitaire), habituellement impliqué dans la lutte contre les virus et les bactéries, s’emballe et attaque la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses qui joue un rôle important dans la propagation l’influx nerveux du cerveau aux différentes parties du corps.

Qu’est-ce qui provoque la sclérose en plaques ? "C’est un peu difficile de répondre à cette question, car la sclérose en plaques est une maladie multifactorielle. Il y a d’abord des facteurs de risque : être une femme, plutôt jeune, probablement avec une participation hormonale comme dans toutes les maladies auto-immunes", explique Jérôme de Sèze, professeur de neurologie au CHU de Strasbourg et spécialiste des maladies auto-immunes et de la neuro-ophtalmologie. "C’est aussi une maladie des pays développés, une maladie de l’hygiène. Le prix à payer de notre médecine basée sur le zéro risque infectieux fait que l’on a vu émerger cette maladie dans des régions où la sclérose en plaques n’existait pas, comme dans les années 60 en Martinique par exemple. C’est aussi une maladie des pays tempérés, car il y a probablement un rôle de la vitamine D et du soleil", ajoute le spécialiste. 

Une maladie du jeune adulte

La sclérose en plaques est une maladie du jeune adulte, souvent diagnostiquée entre 25 et 35 ans. 120 000 personnes en France sont aujourd’hui concernées par la maladie, et 3000 mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

L’apparition de troubles neurologiques touchant différentes fonctions (motricité, sensibilité, vision, équilibre, coordination des mouvements…) et évoluant par poussées, initialement régressives, est très évocatrice d’une sclérose en plaques. Les médecins parlent de poussées inflammatoires "disséminées dans le temps et dans le système nerveux central".

Mais les symptômes peuvent être beaucoup plus trompeurs, notamment en cas de problèmes d’humeur (dépression ou trouble maniaque), qui peuvent évoquer une maladie bipolaire, alors qu’il s’agit de plaques de démyélinisation touchant le système limbique, situé dans le cerveau profond.

Nouvelles thérapeutiques

"La sclérose en plaques est une maladie à connotation grave. C’est vrai que quand on annonce ce diagnostic, soit les patients ne connaissent pas, soit ils voient tout de suite le handicap, la canne et le fauteuil roulant", explique encore Jérôme de Sèze. "Ceci étant, c’est une maladie dont le pronostic a complètement changé en 20 ans grâce notamment à l’arrivée de nouvelles thérapeutiques ultra-précoces et de plus en plus efficaces, qui permettent d’améliorer le confort de vie", conclut le spécialiste.