Confrontés aux chaleurs de l’été qui poussent à nous hydrater plus que jamais, nous sommes nombreux à être tentés de remplir à nouveau la bouteille d’eau en plastique que nous venons de terminer. Une habitude certes écologique, mais qui s’avère néfaste pour la santé à long terme, selon différentes études.
Ce n’est plus une surprise : les bouteilles jetables contiennent en effet des microparticules de plastique (bien plus que dans l’eau du robinet) qui peuvent s’avérer toxiques pour l’organisme, selon différentes études, comme celle publiée récemment par The Guardian. Le plastique le plus couramment utilisé pour fabriquer les bouteilles d’eau jetables est le polyéthylène téréphtalate (ou PET), reconnaissable par son numéro 1 imprimé à l’intérieur d’un triangle et affiché sur l’emballage. Renfermant des perturbateurs endocriniens accusés de modifier le bon fonctionnement de nos cellules, il est accusé de causer des irritations de la peau et des voies respiratoires, mais aussi des problèmes de menstruations et de fausses couches chez les femmes, voire de diminuer la fertilité ou de provoquer des cancers.
Produits chimiques
Le problème majeur de la réutilisation des bouteilles d’eau en plastique, c’est qu’avec le temps, les produits chimiques de ce plastique se mélangent au liquide que nous mettons à l’intérieur, un phénomène que l’on appelle lixiviation chimique. Une fois la bouteille ouverte, la qualité de l’eau ne ferait que se dégrader. En analysant l’eau contenue dans ces plastiques, on peut notamment y retrouver de l’antimoine, un métal potentiellement cancérigène, comparable à l’arsenic, d’après un article de l’Association Toxicologie-Chimie relayé par Futura Sciences. Plus l’eau est conservée longtemps dans ce récipient, plus les matières toxiques la contaminent. Et c’est encore pire lorsque la bouteille est exposée à la chaleur.
Autre préoccupation : les bouteilles en plastique peuvent contenir des bactéries nocives pour la santé. Et les remplir plus d’une fois, c’est la garantie d’une croissance des germes encore plus importante, avec des effets délétères sur l’organisme. Sans compter les bactéries présentes dans notre bouche que nous déposons sur le goulot chaque fois que nous le portons à nos lèvres. Selon une étude repérée par Le Dauphiné, on recense ainsi, dans une bouteille réutilisée à maintes reprises, davantage de bactéries que sur le jouet à mâcher d’un chien ou le siphon d’un évier... Appétissant.
Gourdes en plastique
Même les gourdes en plastique réutilisables, solides et plus écologiques, seraient risquées car elles favorisent le passage dans l’eau d’agents toxiques, selon une étude de l’Université de Copenhague au Danemark, publiée dans la revue scientifique Journal of Hazardous Materials. Après seulement 24 heures, ils ont en effet retrouvé près de 400 substances chimiques dans l’eau contenue dans ces gourdes, dont « certaines potentiellement nocives pour la santé », alerte le professeur Jan H. Christensen, coauteur de l’étude. Au menu (non comestible), par exemple : la diethyltoluamide (ou DEET), un puissant répulsif présent dans les sprays anti-moustiques, ou encore des photo-initiateurs, réputés cancérigènes ou classés comme perturbateurs endocriniens, selon un communiqué de l’Université.
Véritable risque pour l’organisme, l’eau en bouteille plastifiée est devenue, fort heureusement, un enjeu de santé publique ces dernières années. Conséquence de la loi votée en décembre 2019 qui prévoit l’interdiction progressive des plastiques à usage unique d’ici 2040, les bouteilles d’eau plate sont notamment interdites par décret dans les services de restauration scolaire depuis 2020. C’est un début.
Pour rester hydraté sans risque, il est donc préférable de jeter la bouteille d’eau en plastique une fois terminée. Ou mieux, tant sur le plan environnemental qu’économique : acheter une gourde en verre ou en inox !