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Des chercheurs découvrent que le cancer du sein se développe la nuit

Par Geneviève Andrianaly

Des chercheurs ont découvert que le cancer du sein se développait surtout la nuit, pendant le sommeil. 

Viktoria Korobova/iStock
Près d’une femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie.
Environ 5 % des cancers du sein seraient liés à une prédisposition génétique.

Jusqu'à présent, il existe peu de recherches qui se sont penchées sur le moment où la tumeur maligne la plus fréquente chez la femme, à savoir le cancer du sein, libèrent des cellules cancéreuses, qui se déplacent dans le corps via les vaisseaux sanguins et forment de nouvelles tumeurs dans d'autres organes. Certains chercheurs ont supposé que ces cellules étaient libérées en permanence. Mais selon des travaux publiés dans la revue Nature, le 22 juin, la propagation métastatique du cancer du sein s'accélère pendant le sommeil. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’hôpital universitaire de Bâle en Suisse ont mené leur étude auprès de 30 femmes atteintes de cancer et sur des modèles de souris.

La "fuite" des cellules cancéreuses

"Lorsque la personne affectée est endormie, la tumeur se réveille", a résumé Nicola Aceto, auteur des travaux, dans un communiqué. En clair, la tumeur génère davantage de cellules cancéreuses circulantes lorsque l'organisme est endormi. Les cellules qui se détachent la tumeur pendant la nuit se divisent également plus rapidement et ont donc un potentiel plus élevé de formation de métastases, par rapport aux cellules circulantes qui se séparent de la tumeur pendant la journée.

"De manière générale, nous constatons que les hormones clés du rythme circadien, telles que la mélatonine, la testostérone et les glucocorticoïdes, dictent la dynamique de production des cellules tumorales circulantes et, par conséquent, que l'insuline favorise directement la prolifération des cellules tumorales in vivo, mais de manière dépendante du temps. Ainsi, la production spontanée de cellules cancéreuses avec une forte propension à métastaser ne se produit pas continuellement, mais elle est concentrée dans la phase de repos de la personne affectée", peut-on lire dans les résultats de l’étude.

Prêter attention aux heures des examens

D’après les auteurs, cette découverte pourrait modifier considérablement la manière dont le cancer est diagnostiqué et traité à l'avenir. Ils ont indiqué que l'heure à laquelle les échantillons de tumeur ou de sang étaient prélevés pour le diagnostic pouvait influencer les conclusions des oncologues. "Certains de mes collègues travaillent tôt le matin ou tard le soir, parfois, ils analysent aussi le sang à des heures inhabituelles. (…) Ces résultats peuvent indiquer la nécessité pour les professionnels de la santé d'enregistrer systématiquement l'heure à laquelle ils effectuent les biopsies. Cela pourrait contribuer à rendre les données réellement comparables", a expliqué Nicola Aceto.