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Cerveau

Des patients sortis du coma racontent leur expérience

Des patients sortis du coma racontent comment leur expérience a impacté leur cerveau.  

Des patients sortis du coma racontent leur expérience francescoch / iStock




L'ESSENTIEL
  • Aujourd'hui, de nombreuses personnes se réveillent de leur coma et peuvent témoigner de ce qu'elles ont vécu.
  • Un "vrai" coma peut avoir des causes diverses : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral (AVC), tumeur...
  • Il existe quatre stades de coma, que les médecins peuvent évaluer en fonction de plusieurs critères.

Le coma est sans conteste l'un des phénomènes les plus fascinants du monde de la médecine. Au fur et à mesure des progrès de la recherche, les probabilités d’en sortir augmentent. Aujourd'hui, de nombreuses personnes se réveillent et peuvent témoigner de ce qu'elles ont vu, vécu ou entendu : un tunnel vers une lumière blanche, l’impression d’une séparation de l'esprit et du corps. Une expérience étrange entre rêve et réalité.

"Ces longs rêves interminables où l’on vit et où l’on ressent tout"

"Une fois dans le coma, je me suis détachée assez vite de mon corps pour vagabonder. Sans trop savoir comment, j’arrivais à être aux côtés de mes proches", a raconté Laurence Musy à Ouest-France. Elle est restée dans le coma pendant quatre mois après une chute de ski. La plupart des personnes qui tombent dans le coma ont vécu des expériences aux frontières du monde réel. Elles ont souvent la sensation "d’être là sans être là".

En 2013, Julie Bourges a 20 ans lorsqu'elle est gravement brûlée lors du carnaval de son lycée. Après l'accident, elle a été plongée dans un coma artificiel pendant trois mois. Elle a partagé son expérience sur son compte Instagram : "ces longs rêves interminables où l’on vit et où l’on ressent tout. (…) ces délires qui font qu’une fois réveillée, je n’arrivais plus à dissocier le rêve de la réalité, comme déconnectée", a-t-elle expliqué.

Dans le journal Midi-Libre, Martine Rondeaux a apporté son témoignage : "J'étais dans une maison, au sein d'une immense famille, plus loin il y avait une vieille dame et une rivière. Pas loin il y avait la mort, la Grande faucheuse. A chaque fois que je lui disais non, la vieille dame me souriait." Elle avait été placée dans un coma artificiel à la suite d’un accident de voiture. Cela se rapproche les expériences de mort imminente (EMI) décrites par des personnes réanimées après un arrêt cardiaque.

"Je ressentais un bien être total, l'extase"

Joseph Garcia, 82 ans, avait encore en mémoire sa période de coma, à l'âge de 21 ans. "Je me suis retrouvé dans une grande salle ocre, très belle, racontait-t-il à Midi Libre. Je me suis rendu compte que c'était un tunnel. Il y avait une tache blanche au fond. Juste le blanc. Un blanc absolu. Je n'ai jamais vu un blanc comme ça. Même la neige n'est pas aussi blanche. Je me suis vu moi-même dans la lumière, enfin, mon ombre. Je me suis senti immédiatement très léger. Je me suis dit alors : 'si c'est ça mourir, je ne crains pas la mort'. Là où j'étais, je ressentais un bien être total, l'extase. Le nirvana, comme on dit maintenant". 

"Pendant des semaines à l'hôpital", pendant que les médecins le soignaient, Joseph Garcia était "hors de son corps". "Plus tard, mes voisins de chambre m'ont dit que je n'avais pas cessé de hurler et de geindre, et pourtant, moi, je n'ai rien senti. Puis mon corps a été pris de crises de hoquet tellement violentes que j'en faisais trembler le lit. On m'a fait boire des sirops pendant des jours entiers. Le médecin disait que je ne passerais pas la nuit. Je me voyais d'au-dessus : comme si quelqu'un d'autre était à ma place. Ça peut paraître illogique mais c'est ainsi".

4 stades de coma

Contrairement au "coma artificiel" provoqué par les médecins, un "vrai" coma peut avoir des causes diverses : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral (AVC), tumeur... Il existe quatre stades de coma, que les médecins évaluent en fonction de trois critères : l'ouverture des yeux, la réponse motrice et la réponse verbale. En compilant les résultats, ils apprécient le niveau de coma : du coma vigil (le patient ressent la douleur et prononce quelques phrases intelligibles), au coma dit "léger" (le patient ne présente aucun trouble neurovégétatif), puis le coma carus (coma profond, absence de réponses verbale et motrice, trouble neurovégétatif) et enfin le coma dépassé (également connu sous le nom de mort cérébrale).

Pour estimer sa durée, les médecins ont à leur disposition plusieurs techniques. Récemment, l'Inserm a développé un test auditif pour évaluer l'état de conscience d'un patient, ce qui permet de prédire son état futur. Mais on sait que plus le coma est long, plus son impact sur le cerveau et les organes vitaux risque d’être important.

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