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IVG

Etats-Unis : le droit à l'avortement menacé

Depuis la décision historique de la Cour suprême de révoquer le droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis et alors que sept États l’ont d’ores et déjà interdit, de nombreuses manifestations de partisans de l’IVG ont eu lieu dans tout le pays.

Etats-Unis : le droit à l'avortement menacé Unaihuiziphotography/istock




L'ESSENTIEL
  • Les Etats-Unis ont annulé l’arrêt Roe v. Wade qui avait garanti le droit à l’avortement dans tout le pays.
  • Désormais, chaque Etat américain sera libre d’autoriser ou d’interdire l’IVG, comme c’était le cas avant 1973.
  • L'interruption volontaire de grossesse est légale en France depuis 1975.

C’était un droit essentiel de la liberté des femmes, le droit constitutionnel à l'avortement, établi depuis près d’un demi-siècle... La Cour suprême l'a révoqué ce vendredi 24 juin, ce qu'il signifie qu'il repose désormais sur le bon vouloir de chaque Etat 

Ce week-end, de nombreux rassemblements ont eu lieu pour protester contre cette décision. Le plus souvent pacifiques, ils ont été le théâtre de heurts dans de rares cas, comme à Phoenix en Arizona.

"La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger"

"La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger", a déploré le président des Etats-Unis Joe Biden dans une allocution solennelle dans la foulée de l’arrêt historique.

En effet, les conséquences de cette décision sont potentiellement désastreuses. Treize Etats américains conservateurs (Arkansas, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Dakota du Nord et du Sud, Oklahoma, Tennessee, Texas, Utah et Wyoming) avaient adopté des « trigger laws », des lois « automatiques » leur permettant de rendre tout avortement illégal dès la décision annoncée ou dans les 30 jours suivants.

Une amende ou une peine de prison

Ces lois interdisent les avortements avec des nuances : l’Idaho prévoit des exceptions en cas de viol ou d’inceste, le Kentucky uniquement en cas de danger pour la vie de la femme enceinte ; la Louisiane prévoit jusqu’à dix ans de prison pour les professionnels de santé, le Missouri jusqu’à quinze ans de prison...

Dans d’autres Etats, les femmes ayant recours à l’avortement pourront se voir infliger une amende ou une peine de prison.

L'avortement pourrait être interdit ou limité dans plus de la moitié des 50 États

Ainsi, la Géorgie, l’Iowa, l’Ohio et la Caroline du Sud disposent de lois interdisant les avortements dès que les battements de coeur de l’embryon sont perceptibles, soit vers six semaines de grossesse quand la plupart des femmes ignorent encore être enceintes.

Désormais, c’est une douzaine d’autres Etats qui devraient suivre avec une interdiction pure et simple, ou un délai légal réduit de la viabilité du fœtus, passant de 22 semaines à six ou huit.

L’avortement devrait ainsi être interdit ou extrêmement limité dans plus de la moitié des 50 Etats américains, poussant les femmes souhaitant interrompre une grossesse à parcourir parfois plus de 1000 km pour se rendre dans la clinique d’un Etat voisin où l’IVG est légal et encourir des risques pour leur santé.

L'accès à l'avortement est essentiel pour l'OMS

Également appelé "interruption volontaire de grossesse" (ou IVG), l'avortement peut être déclenché de plusieurs façons, notamment par la prise de médicaments « abortifs » ou par l’aspiration du fœtus.

Les lois régissant l’accès à l’avortement (ou son interdiction) diffèrent d’un pays à l’autre. Mais selon l’OMS, l’accès à l’avortement sécurisé est essentiel pour la santé des femmes et des filles :

"Près de l’ensemble des décès et des traumatismes résultant d’un avortement non sécurisé sont entièrement évitables. C’est pourquoi nous recommandons que toutes les femmes et les filles puissent avoir accès aux services d’avortement et de planification familiale lorsqu’elles en ont besoin", indique Craig Lissner, Directeur par intérim du Département Santé sexuelle et reproductive et recherche à l’OMS.

Plus de restrictions mais pas moins d'avortements

Les données montrent que les restrictions en matière d’accès à l’avortement ne permettent pas de réduire le nombre d’avortements mais sont plus susceptibles d’inciter les femmes et les filles à avoir recours à des procédures dangereuses:

"Les données sont claires : si vous voulez prévenir les grossesses non désirées et les avortements non sécurisés, vous devez fournir aux femmes et aux filles une éducation sexuelle complète ainsi que des informations et des services précis en matière de planification familiale, et leur donner accès à des soins liés à l’avortement qui soient de qualité", explique Docteure Ganatra, cheffe de l’Unité Prévention de l’avortement non sécurisé à l’OMS.

Selon l’OMS, une femme meurt toutes les huit minutes dans le monde en raison de complications liées à un avortement.

On estime qu’une grossesse sur quatre à travers le monde se termine par un avortement chaque année.

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