- En 2021, 52 nouvelles drogues ont « été signalées pour la première fois », dont « 15 nouveaux cannabinoïdes de synthèse », selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies
- Selon l'Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime, le marché mondial des drogues génère pas moins de 243 milliards d'euros de revenus par an. Un chiffre supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards).
Toujours plus de drogues à travers le globe. Le nombre des 15-64 ans dépendants à des substances psychoactives dans le monde a bondi de 26 % en l’espace d’une décennie, selon le rapport annuel de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, publié ce lundi.
En 2020, quelque 284 millions de personnes déclaraient ainsi consommer des drogues.
Cocaïne, opium, amphétamines...
C’est, en premier lieu, la consommation de cocaïne qui a explosé, alimentant principalement les marchés européen et nord-américain. Depuis 2014, la production a carrément doublé, jusqu’à atteindre presque les 2000 tonnes pour la seule année 2020 (+ 11 % par rapport à 2019). La production d’opium, de son côté, a bondi de 7 % entre 2020 et 2021, avec un pic à près de 8000 tonnes. Le trafic de méthamphétamine, lui, continue de progresser, avec désormais des saisies enregistrées dans pas moins de 117 pays entre 2016 et 2020, contre 84 entre 2006 et 2010.
Sur un ton plus doux, mais pas moins nocif, la consommation quotidienne de cannabis a également augmenté ces dix dernières années, en particulier parmi les jeunes adultes, et à commencer par les produits à base de cannabis à fort taux de THC. La légalisation de l’herbe récréative au Canada et dans certains Etats des Etats-Unis n’y serait pas étrangère, selon l’agence de ONU.
Les femmes discriminées
Autre enseignement de l’enquête : la différence de comportements selon le sexe. Si les femmes sont moins consommatrices de drogues en général, « leur nombre est en constante augmentation, et les troubles liés à leur consommation surviennent beaucoup plus rapidement que chez les hommes », alerte le rapport.
De même, les femmes ont davantage de difficultés à accéder aux traitements que le sexe opposé. Preuve de cette inégalité d’accès : les femmes représentent la moitié des consommateurs d’amphétamines, mais seulement un cinquième des personnes traitées contre cette addiction.
La France en tête de la consommation de cannabis
Selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), qui vient de publier son dernier rapport annuel, l’offre et la consommation de drogues en Europe ont augmenté cette dernière année, revenant à leur niveau d’avant la crise du Covid. Cannabis, cocaïne, amphétamines et méthamphétamines sont concernés. L’ecstasy (et son principe actif, la MDMA) est la seule drogue dont le niveau aurait diminué... du fait des discothèques fermées au moment de l’enquête au printemps 2021.
Le cannabis reste, de loin, la substance la plus consommée, avec plus de 22 millions d’adultes européens qui en ont consommé en 2021, d'après le rapport. Suivent la cocaïne, avec 3,5 millions de consommateurs déclarés, puis la MDMA-ecstasy, avec 2,6 millions, avant les amphétamines et ses 2 millions d’usagers.
En France, le nombre de personnes qui, chaque jour, consomment du cannabis est estimé à 900 000. Selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d'amateurs réguliers, qui s’adonnent autour de dix fois par mois à cette drogue « douce », s'élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Des chiffres qui placent l'Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l'Espagne.