Vous avez peut-être déjà expérimenté la scène : vous êtes plusieurs personnes dehors, en soirée, et certaines se font piquer par les moustiques alors que d’autres sont indemnes. Il y a plusieurs explications à ce phénomène, car les moustiques ont leurs préférences.
Notre odeur est une cible pour les moustiques
Le fait d’être plus fréquemment piqué par les moustiques n’est pas lié à la peau, mais à ce qu’elle dégage. Ce n’est pas le goût de la peau ou du sang qui les attirent, mais les odeurs corporelles. Dans une étude parue dans Current Biology en 2019, des scientifiques américains expliquent que "les moustiques utilisent l'olfaction comme principal moyen de détection de leurs hôtes". Ils ont constaté que les femelles moustiques détectaient les humains grâce à l’acide lactique présent dans la sueur, qu’elles sont capables de repérer grâce à un récepteur. Chez ces moustiques de l’espèce Aedes aegypti, une mutation bloquant le récepteur les rend incapables de détecter les odeurs humaines, et donc les êtres humains.
Des insectes attirés par les gaz que nous émettons
En plus de la sueur et de l’acide lactique qu’elle contient, les moustiques peuvent être attirés par les gaz que nous émettons. En respirant, nous dégageons du gaz carbonique dans des quantités variables, or les moustiques sont capables de le repérer jusqu’à 50 mètres de distance. Certaines personnes en émettent plus que d’autres : par exemple, les femmes enceintes en rejettent environ 20% de plus que la moyenne en respirant, ce qui peut attirer davantage les insectes, alors que les enfants en émettent peu.
Les bactéries attirent les moustiques
Un autre élément attirant pour les moustiques est la composition bactérienne de la peau. Plusieurs centaines de bactéries sont présentes sur l’épiderme, et cela varie d’un individu à l’autre. D’après une étude parue dans PLOS ONE, en décembre 2011, ces bactéries jouent un rôle important dans l’odeur émise par la peau. Ses auteurs démontrent que "la composition du microbiote cutané affecte le degré d'attractivité des êtres humains pour cette espèce de moustique", l’Anopheles gambiae, responsable de la transmission du paludisme. Celui-ci est attiré par les personnes ayant une plus grande quantité de bactéries à la surface de la peau, mais de faible diversité.
Comment se protéger en cas d’allergie ?
Pour certaines personnes, il faut à tout prix éviter les moustiques, et pas seulement parce que les piqûres sont désagréables. Les allergiques aux piqûres de moustique peuvent avoir des réactions cutanées importantes en se faisant piquer. Pour réduire le risque, il est important de limiter les sorties aux moments où les moustiques sont les plus actifs, le soir en particulier, de porter des vêtements couvrants et amples, et appliquer du répulsif cutané.