- Il est conseillé d’éteindre tous les écrans entre 1 et 2 heures avant le coucher.
- Selon une étude de l’INSV de 2016, 36% des Français utilisent leur téléphone, ordinateur ou tablette dans leur lit le soir.
- L’addiction au téléphone s’appelle la nomophobie.
Programmer son réveil, vérifier ses dernières notifications, puis poser son téléphone sur sa table de chevet avant de tomber dans les bras de Morphée : ce rituel nocturne est une mauvaise habitude. Conserver son smartphone près de soi n’aide pas à déconnecter et peut nuire à la qualité du sommeil.
Le risque de consulter son téléphone la nuit
Dans son livre, Santé numérique : les clés d’une utilisation saine de la technologie, la psychologue Gabriela Paoli, basée en Espagne, explique que laisser son téléphone à portée de main pendant la nuit peut nous maintenir éveillé. "Si on se réveille pendant la nuit, nous seront sûrement tentés de nous connecter et nous perdrons des heures de sommeil dont nous subirons les conséquences négatives le lendemain", explique-t-elle au média espagnol Bienestar. Mal dormir augmente le risque d’être irritable et d’avoir des troubles de la concentration.
Plutôt que de le garder dans la chambre, elle conseille de l’éloigner au maximum, et de le mettre en mode avion pour ne pas être dérangé. "Et revenez aux vieilles et saines habitudes de toujours : le réveil, prenez un bon livre et écoutez la radio ou de la musique pour vous endormir, poursuit-elle. De cette façon, vous aurez beaucoup plus de chances de ne pas céder à la tentation de vous connecter pendant la nuit et de perdre des heures de repos."
Instaurer un "couvre-feu" digital
Les professionnels de santé sont formels : consulter son téléphone avant de dormir, ou pire pendant la nuit, dégrade la qualité du sommeil et retarde l’endormissement. "Si nous utilisons les écrans juste avant de nous coucher, nous retardons la production de mélatonine, une hormone liée au sommeil", indique Claudia Gómez, psychologue, à Bienestar. Cet effet néfaste des smartphones est la conséquence de la lumière bleue qu’ils émettent. Elle "stimule fortement les récepteurs de la rétine, envoyant de fait à l’horloge biologique un signal "de jour" qui retarde l’endormissement et induit un retard de phase", explique l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Selon ces experts, il faudrait mettre en place un "couvre-feu" digital : cela signifie limiter l’exposition aux écrans le soir, mettre son téléphone en mode avion pour éviter les réveils intempestifs, et bien avant le coucher, limiter au maximum les échanges virtuels et l’exposition aux nouvelles anxiogènes pour "préparer son "espace préservé" pour dormir".
Quand l’hyperconnexion devient une addiction
Pour certaines personnes, il sera très difficile d’adopter ces nouvelles habitudes, car le téléphone devient parfois une véritable addiction. Claudia Gómez cite différents signaux : une agitation lorsque le téléphone n’est pas à proximité, une incapacité à s’endormir avec un téléphone éteint, un stress lorsqu’on quitte la maison avec un téléphone déchargé ou encore la vérification constante des notifications. En cas de doute, il faut solliciter l’avis d’un professionnel de santé.