L’Oreo rend accro. Ce n'est pas un slogan publicitaire mais une réalité. Le biscuit le plus vendu au monde a un fort potentiel addictif. C’est ce que révèle une étude de l’université du Connecticut (Etats-Unis) dévoilé ce 15 octobre, qui analyse la raison pour laquelle des aliments gras ou sucrés sont à l'origine d'une forme de toxicomanie.
Une étudiante de 13 ans à l’origine de l’étude
Voici une étude insolite à tous points de vue. Elle a observé l’effet du biscuit préféré des Américains sur des rats de laboratoire. Si ce whoopie (deux macarons en sandwich) n'a pas fini de nous surprendre, l'équipe de recherche non plus. L’idée provient du major de neuroscience de l’université Jamie Honohan.. une jeune fille de 13 ans ! « Mon intérêt pour cette recherche vient de ma curiosité pour le comportement humain et nos motivations lorsqu’il s’agit de nourriture. Nous n'avons pas choisi les Oreos seulement parce que c’est le biscuit préféré des Américains, et qu'il est très appétissant pour les rats, explique-t-elle. Mais aussi, parce que les produits contenant des quantités élevées de gras et de sucre sont fortement commercialisés dans les zones défavorisées.»
L’étude a été dirigée par Joseph Schroeder, professeur assistant de neuroscience à l'université du Connecticut, avec l'aide de plusieurs étudiants âgés de 13 à 15 ans. Ils ont travaillé sur le lien entre les drogues et l’environnement. Deux groupes de rats ont été séparés. Dans un groupe, des rats affamés ont eu le choix entre des Oreos d’un côté du labyrinthe et des gâteaux de riz de l’autre. Les rats ont passé le temps qu’ils souhaitaient de chaque côté. Dans le second groupe, les rats ont reçu de la drogue (morphine ou cocaïne) d’un côté, une simple solution saline de l’autre.
L’Oreo fait plus d’effet que la morphine
Les observations sont surprenantes. Les rats qui ont mangé les biscuits chocolatés ont passé autant de temps dans ce côté du labyrinthe que les rats qui ont reçu de la drogue. Autre observation inattendue, même si elle n’a aucune valeur scientifique : les rats préfèrent la crème, exactement comme les êtres humains. Ils ont ouvert le biscuit en deux pour manger le milieu.
« Nos recherches soutiennent la théorie que les aliments très gras ou très sucrés stimulent le cerveau de la même façon que les drogues. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines personnes ne peuvent pas résister à cette nourriture alors qu’ils savent que c’est mauvais pour eux, » explique Joseph Schroeder.
Une autre équipe a mesuré le plaisir délivré par la consommation d’un Oreo en comparaison avec celui ressenti lors de la prise de drogue. L’expression d’une protéine, c-Fos, est utilisée comme marqueur d’activation neuronale dans le « centre du plaisir » du cerveau, le noyau accumbens. Les biscuits activent davantage de neurones que la cocaïne ou la morphine. Le plaisir suscité par la dégustation d’un Oreo est supérieur à celui de la drogue. Voilà qui nous aide à mieux comprendre pourquoi autant de jeunes ne peuvent se passer de ce biscuit créé il y a plus de 100 ans.