"Une action urgente et coordonnée est impérative si nous voulons changer de cap dans la course contre la diffusion de la maladie". Dans un communiqué diffusé vendredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé l’Europe à réagir dans les plus brefs délais pour enrayer la progression de la variole du singe sur le continent.
"Pas de place pour la passivité"
Le directeur régional de l'organisation sanitaire a encouragé les pays européens à "augmenter leurs efforts dans les prochaines semaines et mois pour éviter que la variole du singe ne s'installe dans une zone géographique plus grande". "Il n'y a tout simplement pas de place pour la passivité", a de son côté souligné le directeur de l'OMS Europe Hans Kluge.
4500 cas de variole du singe ont été à ce jour confirmés en laboratoire dans 31 pays ou territoires européens, soit trois fois plus qu’au milieu du mois de juin. Le Royaume-Uni est le pays le plus touché (1076 cas), devant l'Allemagne (838), l'Espagne (736), le Portugal (365) et la France (350).
La variole du singe (aussi apellée "orthopoxvirose simienne" ou "monkeypox") est une zoonose virale (virus transmis à l’être humain par les animaux) dont les symptômes ressemblent en moins grave à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole.
Symptômes
"La durée d’incubation du virus varie en général de 6 à 13 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours", explique l’OMS. L’infection est scindée en deux périodes :
- la période invasive (qui dure de 0 à 5 jours) caractérisée par l’apparition de fièvre, de céphalées intenses, d’une adénopathie (tuméfaction des ganglions lymphatiques), de douleurs dorsales, de myalgie (douleurs musculaires) et d’une asthénie marquée (manque d’énergie). L’adénopathie est une caractéristique de la variole du singe qui la distingue des autres maladies susceptibles de présenter des similarités dans un premier temps (varicelle, rougeole, variole).
- L’éruption cutanée, qui commence généralement dans les 1 à 3 jours suivant l’apparition de la fièvre. Elle se concentre en général davantage sur le visage et les extrémités que sur le tronc. "Elle touche le visage (dans 95 % des cas), les paumes des mains et les plantes des pieds (dans 75 % des cas). Les muqueuses buccales (dans 70 % des cas), les organes génitaux (30 %) et les conjonctives (20 %) ainsi que la cornée sont également marqués", précise l’OMS.