- La syllogomanie est identifiée chez 2 à 6 % de la population adulte.
- La prévalence est de l'ordre de 2 % chez les adolescents avec une légère prédominance du sexe féminin.
"Je suis atteint de syllogomanie : je conserve tout et ne jette rien." Dans une interview accordée à Paris Match en 2020, le présentateur des émissions Secrets d’Histoire et du Village préféré des Français a reconnu souffrir d’un trouble mental qui encombre son intérieur.
"Vieilles boîtes à biscuits Delacre"
"Je collectionne en secret les vieilles boîtes à biscuits Delacre. Celles où figurent les familles royales, notamment la famille royale belge. J’en ai une quinzaine", raconte-t-il encore. "Mon bureau est dans un foutoir total, c’est plein de vie, mais on ne sait plus où marcher !", ajoute-t-il.
La syllogomanie ne doit pas être confondue avec le simple fait de collectionner les objets, comme l’explique le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux : "les personnes atteintes de syllogomanie (thésaurisation pathologique) ont toujours une telle difficulté à jeter ou à se séparer de leurs biens que les objets s’accumulent et encombrent les espaces de vie au point de les rendre invivables. Contrairement au collectionneur, le syllogomane accumule les choses d’une manière désorganisée et il a des difficultés à se séparer d’objets de peu de valeur."
"Espace vital saturé"
"Ça peut être tout et n’importe quoi ! Des objets en tout genre, encombrants, inutiles, voire dangereux", précise le psychiatre Jérôme Palazzolo, auteur de Je me libère de mes phobies (éd. Puf, 2016), dans Mieux Vivre Santé. "L’espace vital de la personne finit par être saturé, affectant sa vie sociale au quotidien : elle n’accueille plus personne chez soi et ne se rend plus chez les autres, de peur de devoir ensuite inviter en retour... C’est un facteur d’isolement majeur", ajoute le spécialiste. La syllogomanie peut même aller "jusqu’au syndrome de Diogène, c’est-à-dire que la personne ne jette même plus ses détritus, néglige son hygiène et finit par vivre dans des conditions insalubres", conclut-il.