"La contamination du sol est un danger moins visible pour la santé humaine que l'air pollué. Mais les preuves s'accumulent en faveur du rôle délétère des polluants présents dans les sols pour la santé cardiovasculaire par le biais d'un certain nombre de mécanismes", a déclaré Thomas Münzel, professeur du centre médical universitaire de Mayence en Allemagne, dans un communiqué. Avec trois autres chercheurs, il a mené une étude publiée dans la revue Cardiovascular Research le 30 juin. Dans cette recherche, ils ont établi un lien entre la pollution des sols et les maladies cardiaques.
Une augmentation du stress oxydatif
Dans le cadre de cette étude, ils ont rappelé qu’un sol sain était nécessaire pour faire pousser les cultures, fournir de la nourriture et assurer la subsistance des populations. "La pollution des sols est une menace importante et croissante pour la santé", ont-ils signalé. Le sol peut être pollué par des métaux lourds, des produits chimiques organiques, tels que les pesticides, des agents pathogènes biologiques et des nano et microplastiques.
Dans leurs travaux, les scientifiques allemands ont affirmé que cette pollution pouvait entraîner la contamination des denrées alimentaires. Les polluants présents dans le sol peuvent également causer des maladies cardiovasculaires en augmentant le stress oxydatif dans les vaisseaux sanguins, en provoquant une inflammation et en perturbant l'horloge biologique du corps, à savoir le rythme circadien.
"Un environnement exempt de substances toxiques"
Selon les auteurs, ces polluants peuvent être inhalés par le biais de la poussière du désert, des cristaux d'engrais ou des particules de plastique. Les métaux lourds, tels que le cadmium et le plomb, les matières plastiques et les substances toxiques organiques peuvent aussi pénétrer dans l'organisme par voie orale. Autre constat : les polluants dans le sol s'écoulent dans les rivières et provoquent une pollution de l’eau qui peut être consommée. La déforestation provoque l'érosion des sols, libère les polluants séquestrés et génère des poussières en suspension dans l'air.
"Nous sommes donc tenus de créer un environnement exempt de substances toxiques, de respecter le concept d'un espace de fonctionnement sûr pour l'humanité et de préserver la santé de notre planète pour les générations futures", ont conclu les chercheurs.