- Un casque de réalité virtuelle a été utilisé pour une véritable opération chirurgicale pour la première fois en France en mai 2021 à l'hôpital privé des Franciscaines à Nîmes.
- De nombreuses études ont prouvé le potentiel de la réalité virtuelle pour soigner les troubles mentaux de patients, par exemple via ce qu'on appelle des "expositions".
Nul besoin de stériliser les instruments : il n'y a ni salle d'opération, ni patient en chair et en os. Pour la première fois de l'histoire, des étudiants en médecine de l'hôpital universitaire Addenbrooke de Cambridge, au Royaume-Uni, ont eu l'opportunité de soigner un patient... virtuel.
En temps réel
Coiffés d'un casque de réalité augmentée doté de l'application Microsoft HoloScenario, les apprentis médecins se sont retrouvés face à un patient en hologramme qu'ils devaient opérer à l'aide d'instruments médicaux tout aussi virtuels. Un médecin aguerri était également présent tout au long de l'intervention pour corriger les éventuelles erreurs de parcours des étudiants, précise le site de Cambridge University Hospitals.
L'idée de l'application HoloScenario est de recréer un environnement médical réaliste dans lequel les praticiens doivent prendre des décisions en temps réel pour soigner le patient. Sachant que le logiciel peut adapter la réponse du patient ou ajouter des complications à l'opération - comme au cours d'une véritable intervention, en somme.
Une solution pour former à distance ?
L'initiative reste pour l'instant cantonnée aux soins des urgences et aux affections respiratoires comme l'asthme, l'embolie pulmonaire et la pneumonie, mais d'autres modules sont prévus dans les domaines de la cardiologie et de la neurologie. L'université de Cambridge entend diffuser cet outil dans d'autres universités de médecine. Avec l'objectif, notamment, de développer des formations à distance tout en assurant des cours pratiques de médecine, à l'heure où la crise du Covid les a remis en cause.
Aniket Bharadwaj, l'un des premiers médecins en formation à avoir utilisé ce dispositif, explique : « Tout au long du cursus à l'école de médecine, nous avions des mises en situation où des acteurs intervenaient en tant que patients. Avec la pandémie, tout cela s'est changé en interactions basées sur les tablettes en raison du risque que représentait le virus. Avoir un patient hologramme que l'on peut voir, entendre et avec lequel on peut interagir est vraiment excitant et fera vraiment une différence dans l'apprentissage des élèves. »