- 40 % des femmes atteintes du cancer du sein triple négatif ont moins de 40 ans.
- Les risques de récidive sont élevés : ils sont estimés à 30 % dans les trois après l’annonce du diagnostic.
En France, le cancer du sein triple négatif (TNBC) est le sous-type de cancer du sein le moins fréquent, mais il représente environ 15 % des cas, soit environ 9 000 personnes chaque année. Et malheureusement, les options thérapeutiques pour le traiter sont rares et souvent peu efficaces.
"Pas un très bon pronostic"
"Ces tumeurs n’ont pas la protéine HER2, donc elles ne sont pas éligibles à toute sorte de traitements", explique le professeur Gilles Freyer, chef de la cancérologie des hospices de Lyon et de Saint-Etienne dans la dernière émission de Jean-François Lemoine sur le cancer du sein triple négatif. "Ces tumeurs n’ont pas un très bon pronostic, et elles récidivent plus facilement quand on les traite en post-opératoire. Il y a une grande base de données françaises qui montre aussi qu’entre 2008 et 2017, on est à 14 mois de médiane de survie globale pour les tumeurs métastasiques, c’est-à-dire que à 14 mois, la moitié des personnes métastatiques sont décédées, et on ne fait aucun progrès. Pourquoi ? Parce que nous n’avons que la chimiothérapie, qui ne donne que des résultats médiocres. Et les résultats de l’immunothérapie sont très variables selon les tumeurs", poursuit le spécialiste.
Gilles Freyer détaille également : "dans le processus qui conduit à la fabrication d’un cancer, qu’on appelle la « carcinogénèse », il y a toutes sortes de dérèglements. Ils vont porter sur des voies très importantes, comme par exemple les récepteurs aux hormones, qui est un axe de prolifération des cellules nourrit par l’imprégnation hormonale dans l’environnement cellulaire".
Traitements innovants
Depuis plusieurs années, le Collectif Triplettes Roses milite pour rendre accessibles "de façon urgente" des traitements innovants contre le cancer du sein triple négatif, tels que la vaccinothérapie, les immunothérapies ou les anticorps conjugués. Il demande également de "fournir de nouvelles alternatives thérapeutiques aux patientes en impasse".
"En 2021, notre mobilisation a permis l’accès précoce à 2 traitements novateurs en France pour les triplettes métastasées", précise l’association. Le premier traitement est le "Sacituzumab Govitecan", vendu sous la marque Trodelvy. Il s’agit d’un anticorps conjugué à une chimiothérapie, qui est disponible pour les patients ayant reçu préalablement deux lignes de traitement systémique. Le deuxième est le "Pembrolizumab" (nom commercial Keytruda), une immunothérapie disponible pour les patients en première ligne de traitement.