"La médecine thermale en santé mentale est une approche méconnue", déplore le Dr Olivier Dubois, médecin psychiatre et président des Thermes de Saujon, lors d’un point presse le 7 juillet. Pourtant, 87 % des personnes ayant à la fois participé à des ateliers psychoéducatifs et fait une cure thermale spécialisée en santé mentale ont indiqué que cette association complémentaire était aussi efficace, voire plus, que les traitements médicamenteux. C’est ce que révèle une étude réalisée par la station thermale de Saujon spécialisée dans les troubles anxieux.
Une réduction de l’anxiété
Dans le cadre de ces travaux, plus de 500 patients, âgés en moyenne de 56 ans, souffrant de fibromyalgie et de burn-out, ont bénéficié d’une approche psychoéducative à une cure thermale. Ce concept est proposé par l’École Thermale du Stress (ETS). Il s’agit d’une prise en charge correspondant à des soins de balnéothérapie sous d’ateliers psychoéducatifs de 5 jours ou trois semaines. "Au total, 12 adultes peuvent participer à ces stages", précise Angélique Vacante, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie et responsable de l’ETS.
D’après l’étude menée pendant cinq ans, 71 % des curistes de l’École Thermale du Stress ont vu leur niveau d’anxiété se réduire et 58 % ont constaté une baisse significative de leurs douleurs. "Plus de 50 % ont obtenu une diminution de leur consommation médicamenteuse, une amélioration de leur sommeil et une réduction de leur fatigue", peut-on lire dans le communiqué des Thermes de Saujon.
Une diminution des tranquilisants
Parmi les 224 adultes ayant participé aux sessions de stages intitulées "Apprivoiser votre stress", 78,4 % se sont sentis moins stressés et 56,4 % ont ressenti une réduction de leur niveau de fatigue après cette prise en charge intégrative. Selon les résultats, 163 des personnes ayant suivi le stage "Arrêter ou réduire les tranquilisants" ont vu leur consommation de médicaments diminuer de 30 % en fin de cure et de 60 % six mois après l'expérience.
"Dans le cadre d’une cure thermale, il y a un ensemble de processus psychothérapeutique, sociothérapique, environnementaux, une sorte d’écologie mentale qui laisse le corps, dans sa globalité, reprendre vie, imposant au cerveau de se reconnecter à lui-même et ses nouvelles sensations corporelles", explique le Dr Olivier Dubois.