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Émotions

Méditation : l’importance d’une bonne pratique

Par Camille Sabourin

Malgré ce que l’on pourrait croire, la méditation peut avoir de graves effets néfastes sur certains pratiquants, en particulier ceux qui sont émotionnellement vulnérables.

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Une connaissance insuffisante ou une mauvaise pratique de la méditation peuvent avoir de graves effets indésirables.
Il est essentiel de la pratiquer avec un professeur expérimenté, et en fonction de ses capacités.

Les bénéfices de la méditation sur la santé sont si nombreux, que cette pratique est de plus en plus répandue en Occident, y compris dans le traitement de la dépression, de l’addiction, du stress post-traumatique, de l'anxiété, de la douleur, etc. Si elle existe depuis plusieurs millénaires, que ses bienfaits sont reconnus, la méditation s’est cependant scindée en plusieurs courants au fil du temps. Ce que bien des gens ne savent pas, c'est que l’on peut aujourd’hui se tourner vers plusieurs types de pratiques de méditation, selon les méditants et leurs problèmes.

De possibles effets néfastes

Par conséquent, avant de choisir la méditation de pleine conscience, guidée, transcendantale, vipassana, zazen, tibétaine ou encore sonore, il est important de considérer le but recherché. Car le type de méditation et la manière dont vous la pratiquerez différeront en fonction de votre état de santé et de vos attentes. Hélas, une connaissance insuffisante de la méditation, voire une mauvaise pratique, peut avoir de graves effets indésirables. Pour les personnes fragiles émotionnellement ou souffrant d’affections psychiques par exemple, la pratique de la méditation doit être très encadrée, les risques de dépression étant réels.

"J'ai vu des cas de méditants 'surrégulant' leurs émotions. Ils en ressentaient très peu de négatives, en effet, mais également très peu de positives, jusqu’à une perte d’affection pour leurs enfants par exemple”, a déclaré Willoughby Britton, directrice du Laboratoire de neuroscience clinique et affective (CLANlab) de l'université de Brown (États-Unis), connue pour ses recherches en neurosciences sur les conséquences des pratiques contemplatives dans le traitement des troubles de l'humeur, des traumatismes et d'autres troubles émotionnels.

Son équipe et elle ont suivi plusieurs volontaires, d'une moyenne d'âge de 48 ans, "qui ont été confrontés à des situations inattendues, difficiles, dérangeantes ou handicapantes en méditant", puis ils ont collaboré avec 60 bouddhistes et des cliniciens utilisant des pratiques méditatives thérapeutiques. En 2017, elle a identifié plusieurs réponses négatives potentielles, dont : "le changement de vision du monde (48%), les croyances délirantes (47%), irrationnelles ou paranormales, ou encore, des hallucinations, visions ou illusions (82%)". En bref, la méditation peut avoir l'effet inverse de ce à quoi certaines personnes s'attendent, et elles peuvent basculer dans un état dépressif sévère.

Sécurité et prévention

Bien sûr, tous les méditants ne vivent pas d’expérience négative, mais certains sont capables d’en souffrir, ce qui conduit à reconsidérer les limites de la méditation. Il est essentiel de la pratiquer en toute sécurité avec un professeur expérimenté, en choisissant le type et le rythme de méditation en fonction de ses capacités. En conclusion, mesurez vos émotions, vos ressentis, la façon dont la méditation vous affecte, pour prévenir un éventuel mal-être. Écoutez-vous, ne vous forcez pas.