Les ronfleurs chroniques n'ont pas l'occasion de souffrir de leur trouble. Ils dorment à poings fermés... pendant que leurs voisins, eux, n'arrivent pas à trouver les bras de Morphée. Pourquoi une telle injustice ?
15 millions de Français concernés
Lorsque nous dormons, le corps entier se relâche. A commencer par la gorge, le palais ou encore la langue, qui prennent donc davantage de place et obstruent les voies respiratoires. L'air inspiré peine à être expulsé, faisant ainsi vibrer le pharynx, ce qui peut produire dans certains cas un ronflement tonitruant.
Selon une étude, environ 15 millions de Français ronflent chaque nuit, produisant un son de tracteur qui peut aller jusqu'à 70 décibels, l'équivalent d'un bruit de moteur de voiture. Comment se fait-il alors que le dormeur ne soit pas gêné dans son sommeil, au même titre que sa moitié qui rumine à ses côtés ?
Le cerveau trie les bruits
Une première explication, selon des chercheurs cités par le site rhiniteallergique.be, est que le cerveau en sommeil diminue drastiquement sa capacité à recevoir des informations sensorielles et motrices : il se met en veille et fait automatiquement un tri entre les sons d'alerte (un réveil-matin, un bruit suspect ou l'appel de son nom, par exemple) et les sons plus insignifiants (constants ou répétitifs, comme un tic-tac d'horloge ou un ventilateur, dits bruits blancs). Nul besoin de préciser que les ronflements font partie de la seconde catégorie...
A noter, de surcroît, que le ronfleur est d'autant moins réveillé par ses ronflements que ceux-ci se produisent le plus souvent lors de la phase de sommeil profond, celle dont il est le plus difficile d'émerger.
Comme des chatouilles
Une autre raison est parfois avancée : les ronflements ne sont pas susceptibles de réveiller la personne qui les produit car ils émanent de notre propre organisme. C'est, à titre de comparaison, comme les chatouilles, explique le site : on ne peut pas se chatouiller soi-même, car le cerveau s'attend à recevoir les chatouilles, il n'est pas surpris.
« Le système sensoriel s’adapte afin de ne pas être excité, réveillé ou stimulé par cette sensation. Mais quand quelqu'un d'autre le fait, parce que c'est imprévisible et inattendu, on le remarque. »