- Outre leur impact sur la qualité de l'air, les incendies de forêt polluent également les milieux aquatiques, les sols et les environnements intérieurs.
- Les incendies de forêt n'ont pas été associés aux cancers hématologiques, c’est-à-dire ceux développés à partir de cellules du sang.
En France, des feux de forêt se déclarent chaque été. Depuis le 7 juillet, un incendie a ravagé 650 hectares de forêt dans les Cévennes, dans le nord du Gard. D’autres incendies aussi intenses peuvent survenir durant les prochaines semaines. Problème : ces derniers représentent un danger pour la santé. "Les incendies de forêt émettent de nombreux polluants cancérigènes. Cependant, on sait peu de choses sur le lien entre l'exposition aux feux de forêt et le risque de cancer", ont écrit des scientifiques de l’université McGill à Montréal (Canada) dans des travaux publiés dans la revue The Lancet Planetary Health.
Deux millions de Canadiens suivis
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont examiné comment le fait de vivre à proximité des zones fréquemment sujettes aux feux de forêt peut influencer le risque de cancer (leucémie, cancer du poumon, cancer du cerveau, lymphome non hodgkinien). Leurs recherches s’appuient sur une cohorte canadienne menée auprès de deux millions de personnes, qui ont été suivis de 1996 à 2015. Pour cette analyse, les auteurs ont exclu les participants qui vivaient dans les grandes villes canadiennes, les récents immigrants et les personnes âgées de moins de 25 ans ou de plus de 90 ans ou plus. "Les expositions aux incendies de forêt ont été attribuées sur la base de la superficie brûlée dans un rayon de 20 km ou de 50 km des lieux de résidence et mises à jour en fonction de la mobilité résidentielle annuelle", a précisé l’équipe.
Une incidence plus élevée de cancers
Selon les résultats, les personnes vivant à moins de 50 kilomètres des incendies de forêt qui s’étaient déclarés au cours des dix dernières années présentaient une incidence de tumeurs cérébrales supérieure de 10 % et une incidence de cancer du poumon supérieure de 4,9 %, par rapport aux Canadiens vivant plus loin. "Des associations similaires ont été observées pour la taille de la zone tampon de 20 km", peut-on lire dans l’étude.
D’après les scientifiques, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le mélange complexe de polluants environnementaux libérés lors des incendies de forêt. Ils notent également que d’autres travaux doivent être menés pour élaborer des estimations à plus long terme des effets chroniques des feux de forêt sur la santé.