- La chirurgie prophylactique pour prévenir le cancer de l’estomac peut être envisagée dès 20 ans.
- En 2018, il y a eu 5193 nouveaux cas de cancers de l’ovaire selon Santé Publique France.
Selon Santé Publique France, il y aurait eu 382 000 nouveaux cas de cancers en 2018, dont 54% chez les hommes. Parmi ceux-ci, certains auraient pu être évités grâce à la chirurgie prophylactique. Cette technique consiste à retirer un organe sain au moment de l’opération, mais qui avait de forts risques de devenir cancéreux.
Les variants pathogènes, marqueurs des organes à risque
Mais comment savoir si un organe a plus de risque de devenir cancéreux ? Le patrimoine génétique de certaines personnes comporte des “variants pathogènes”. Il s’agit d’anomalies - ou mutations présentes sur des gènes spécifiques - qui peuvent être un indice prouvant que les patients sont plus à risque de développer un cancer sur un organe précis.
Dans la plupart des cas, ces anomalies sont génétiques, c’est-à-dire qu’elles ont été transmises par les parents. Pour savoir si une personne en est porteuse, il faut faire un test génétique. Ainsi, les médecins pourront déterminer les risques de développer un cancer - ainsi que sa localisation - dans le futur.
Quand envisager une chirurgie prophylactique ?
Lorsqu’une ou plusieurs anomalies sont dépistées, il peut alors être envisagé de recourir à la chirurgie prophylactique. Mais le problème est l’incertitude car le cancer, même s’il y a des prédispositions génétiques, ne se développera pas forcément… Et, à ce stade, le patient est généralement en parfaite santé.
Ce type de prévention, la chirurgie prophylactique, existe pour le cancer de l’estomac, notamment quand des variants pathogènes ont été dépistés dans le gène CDH1. Selon une grande partie du corps médical, retirer l’estomac permet de protéger efficacement contre le cancer gastrique. Néanmoins, cette décision est difficile à prendre car elle dégrade la qualité de vie du patient : perte de poids, impact sur l’alimentation à long terme, altération de la sensation de faim…
Pour le cancer du sein, une surveillance renforcée peut suffire
Pour les cancers du sein et de l’ovaire, c’est dans les gènes BRCA1 et BRCA2 que les variants pathogènes sont problématiques. Selon une étude publiée en 2017 dans la revue JAMA, ils augmentent les risques de développer un cancer de 70% pour le sein et de 20 à 40% pour l’ovaire.
Une fois ces variants pathogènes dépistées, certaines femmes optent pour la chirurgie prophylactique, ici l’ablation des seins ou des ovaires. Néanmoins, une surveillance renforcée via des contrôles réguliers peut suffire à prévenir l’apparition du cancer et donc éviter aux patientes une opération de la poitrine. Pour les ovaires en revanche, il n’existe pas encore de méthode de dépistage efficace.
Chaque année, de nombreuses femmes souffrent de ces deux cancers. Celui du sein est le plus fréquent : près de 60 000 nouveaux cas ont été dépistés en 2018 en France, selon l'Institut national du cancer.