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Cancers du poumon, de la vessie...

La pollution de l'air provoque des cancers, affirme l'OMS

Par Audrey Vaugrente

L’Organisation Mondiale de la Santé vient de classer l’air ambiant comme cancérigène pour l’être humain. Il cause notamment des cancers du poumon et de la vessie.

kyodowc098728.JPG k/NEWSCOM/SIPA

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) considère depuis ce 17 octobre que l’air extérieur est cancérigène. Cette agence de l’Organisation Mondiale de la Santé a classé la pollution de l’air comme « cancérigène pour l’homme ». Cela correspond au groupe 1 d'une classification qui compte quatre groupes. Ce classement va du moins cancérigène, le groupe 4 qui est « probablement non cancérigène pour l’homme », au groupe 1.

 

223 000 décès du cancer à cause de l’air ambiant

Le CIRC considère qu’il y a des « preuves suffisantes » pour adopter cette nouvelle classification. L’exposition à la pollution favoriserait ainsi les cancers du poumon et de la vessie et ce dans le monde entier. En 2010, 223 000 personnes sont mortes d’un cancer du poumon induit par la pollution de l’air. « L’air que nous respirons a été pollué par un mélange de substances causant le cancer, » selon le Dr Kurt Straif, directeur de la section Monographes au CIRC. « Nous savons que la pollution de l’air extérieur ne représente pas seulement un risque pour la santé en général, mais aussi une cause environnementale du cancer. »

 

Pour parvenir à ces conclusions, l’agence s’est basée sur plus de 1 000 analyses scientifiques. Des composants chimiques de l’air ont été évalués : les gaz d’échappement des véhicules diesel, les solvants, les métaux, les poussières… « Notre tâche était d’évaluer l’air que chacun respire plutôt que de nous focaliser sur des polluants aériens spécifiques. Les résultats des études pointent toutes dans la même direction : le risque de développer un cancer est augmenté de façon significative chez les personnes exposées à la pollution de l’air, » déclare le Dr Dana Loomis, directeur adjoint, dans un communiqué.

 

Quelle est la portée d’une telle classification ?

Selon le directeur du CIRC, Dr Christopher Wild, « classifier la pollution extérieure comme cancérigène est un pas important. Il y a des moyens efficaces pour réduire la pollution de l’air. Etant donné l’échelle d’exposition de la population dans le monde, ce rapport devrait envoyer un message fort à la communauté internationale pour mettre en place des actions sans délai supplémentaire. »

 

Pour les travailleurs, la classification de l’air comme cancérigène pourrait changer la donne. En France, le Code du travail place la responsabilité des maladies du travail sur l’employeur. Il doit prendre en compte l’ensemble des risques auxquels l’employé est potentiellement exposé. Sur les chantiers par exemple, le travail en plein air pourrait désormais être considéré comme un risque.

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