Ne plus se souvenir de l'endroit où l'on a posé ses clés, oublier le titre du film qu'on a regardé hier soir, avoir un mot sur le bout de la langue... Tout le monde a déjà expérimenté ces trous de mémoire passagers. Et c'est bien normal, l'oubli est une nécessité et notre mémoire ne peut pas fonctionner toujours à 100 % de ses capacités.
Reste que toutes les pertes de mémoire, aussi appelées troubles mnésiques, ne se valent pas : certaines sont anodines quand d'autres sont carrément invalidantes et présagent du pire. Quand faut-il s'en inquiéter ?
Difficultés de concentration, de langage...
Chez les personnes sujettes à une perte de mémoire, plusieurs symptômes sont jugés préoccupants, détaille le Merck Manual of Diagnoses and Therapy, une source de référence pour les médecins et pharmaciens. Parmi les signes avant-coureurs qui doivent alerter :
- La difficulté à accomplir des tâches quotidiennes habituelles : par exemple, ne plus savoir comment faire ce qu’on a fait toute sa vie, comme préparer un repas, s’habiller, ranger, nettoyer...
- La difficulté à se concentrer (pour lire, jouer aux cartes, calculer de tête, retenir des informations...)
- Une confusion au quotidien : se perdre dans des lieux familiers, oublier le prénom de ses proches, oublier sa destination quand on sort de chez soi, ranger de manière inappropriée des objets (par exemple mettre sa montre au réfrigérateur)...
- Les indices de dépression : perte d’appétit, idées suicidaires, troubles du sommeil...
- Un ralentissement de l’activité générale et de la parole (difficultés à structurer son langage, une idée, ou à comprendre certaines situations du quotidien).
Si l'un de vos proches présente ces symptômes, il est recommandé de l'emmener consulter son médecin traitant.
Quand on oublie qu'on oublie...
En cas de doute, il peut être judicieux d'effectuer ce qu'on appelle un "bilan mémoire", un entretien médical qui permet d’effectuer une première évaluation des troubles mnèsiques : quels types de choses la personne oublie, quand cela a-t-il commencé, y a-t-il des signes d'aggravation... Avant de procéder à un éventuel examen neurologique.
En revanche, le fait même de s'inquiéter de ses trous de mémoire est jugé plutôt positif : les personnes atteints de troubles de la mémoire liés à une maladie comme l'Alzheimer ou la démence ont en effet tendance à oublier... qu'elles oublient. Un phénomène baptisé anosognosie. C'est là que l'entourage peut commencer à s'inquiéter.
Pour préserver sa mémoire, il faut préserver sa santé : avoir une bonne hygiène de vie, dormir suffisamment, conserver une activité physique et stimuler son cerveau - intellectuellement et socialement parlant. Un mode de vie qui non seulement permet de conserver une bonne mémoire et un bon état général, mais aussi de réduire le risque d'apparition d'un déficit cognitif ou de la maladie d'Alzheimer.