« Plus de 50 % des maternités françaises se sont mises en grève, c'est un très bon signe pour un premier jour de mobilisation. Et des sages-femmes continuent encore aujourd'hui à se déclarer gréviste. » C'est le bilan positif de Caroline Raquin, présidente de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), au lendemain de la première grande journée de mobilisation des sages-femmes dans toute la France. Ces professionnelles de santé réclament notamment une reconnaissance, en accédant enfin au statut de praticien hospitalier, elles qui sont pour le moment toujours considérées comme des professions paramédicales. Mais du côté des retombées politiques, le compte n'y est toujours pas selon elles. Elles annoncent ainsi dans un communiqué publié ce jeudi, s'engager à poursuivre le « sit-in » devant le ministère, mais aussi leur grève, cela tant que les discussions avec la profession n'aboutiront pas.
Les sages-femmes oubliées des discussions sur la loi de santé
Une délégation des organisations de sages-femmes a pourtant été reçue mercredi par les représentants de Marisol Touraine, après l'organisation du sit-in devant les locaux du ministère de la Santé. Comme souhaité par les organisations, la discussion a porté sur le positionnement des sages-femmes en tant que praticien de premier recours et sur le statut de praticien hospitalier.
Sur le premier point, le ministère a proposé la mise en place d'une mission conjointe de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale des affaires de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR), qui devra remettre son rapport au premier trimestre 2014, afin de juger de la pertinence de ce positionnement, indique l'ONSFF.
L'Organisation ajoute que le ministère s'engage à associer les sages-femmes aux débats sur la loi de santé promise pour 2014, en organisant un atelier autour de la périnatalité. Conclusion pour les sages-femmes, elles n'étaient jusqu'à hier pas inscrites dans les débats à venir sur l'organisation périnatale, du côté du ministère. Caroline Raquin confie sa déception à la fin de cette rencontre avec le ministère, dont elle garde un souvenir pour le moins amer.
Ecoutez Caroline Raquin, présidente de l'ONSFF : « Le ministère n'avait pas pensé à inclure les sages-femmes dans les discussions sur la loi de santé. C'est un réel mépris de la part de la ministre. En sortant de cette réunion, nous étions toutes atterées...»