On savait déjà que la malbouffe, incarnée par les fast-food et les aliments ultra-transformés, était particulièrement nocive pour la santé physiologique, entraînant obésité, diabète, maladies cardiovasculaires ou encore cancers.
Mais elle serait aussi un fléau pour la santé mentale, selon une récente étude parue dans la revue Metabolic Brain Disease.
Trouble physique... et donc psychiatrique
Les maladies découlant d'un régime excessivement composé d'aliments gras, salés et sucrés pourraient en effet être à l'origine de certaines pathologies mentales comme l'anxiété, la dépression et même la maladie d'Alzheimer.
"L'obésité et le diabète altèrent le système nerveux central, exacerbant les troubles psychiatriques et le déclin cognitif", explique à ScienceAlert la neuroscientifique Larisa Bobrovskaya de l'Université d'Australie-Méridionale, une des auteures de l'étude. Elle ajoute que ces pathologies sont "souvent associées à la maladie d'Alzheimer" ou encore à des "démences".
Des souris dépressives
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé des expériences sur deux groupes de souris, l'un composé de sujets lambda, l'autre de sujets présentant une mutation de la protéine Tau - dont l'accumulation anormale chez les humains serait impliquée dans les troubles métaboliques liés à l'Alzheimer, selon l'Inserm en 2017.
Les deux groupes de rongeurs ont ensuite été soumis soit à un régime fait de malbouffe, soit à une alimentation classique, et ce pendant 30 semaines (soit près de la moitié de leur vie, sachant que ces souris de laboratoire vivent en moyenne 18 mois).
Les résultats sont sans appel : en plus de prendre du poids, les souris lambda nourries à la malbouffe ont davantage de risques de montrer des signes d'anxiété et d'avoir des niveaux élevés de protéine Tau dans le cerveau. Pour les souris présentant déjà une mutation de ladite protéine, les conséquences du régime malsain sur leur santé sont d'autant plus désastreuses. "Elles étaient encore plus susceptibles de prendre du poids, de développer une intolérance au glucose et une résistance à l'insuline, de souffrir de dépression et de comportements anxieux, et leurs cerveaux montraient des niveaux de protéine Tau plus élevés" qu'avant le régime, rapporte ScienceAlert.
La mémoire aussi touchée
Dans la même veine du déclin cognitif, il s'avère que manger trop gras et sucré dégrade aussi durablement - et en l'espace de seulement quelques jours - notre mémoire, selon une étude publiée en 2020 dans la revue Royal Society Open Science. En cause, une "altération de l'hippocampe, une région du cerveau impliquée dans le contrôle de la mémoire et de l'appétit", selon une des chercheuses citées par The Guardian.
Pour minimiser les risques d'obésité et de diabète, et donc de pathologies mentales, il est conseillé de suivre une alimentation équilibrée, de pratiquer une activité physique régulière, de dormir suffisamment, mais également de stimuler son cerveau, tant sur le plan intellectuel que social.