- Les personnes ayant des antécédents de tabagisme de longue date présentent un risque élevé de cancer du poumon.
- 51,6 % des adultes n'étaient pas prêts à arrêter de fumer en moins de 30 jours.
- Les taux d'abandon ont été vérifiés par des bandelettes salivaires ou des tests de monoxyde de carbone.
"Il est très difficile d'arrêter de fumer", a déclaré Kathryn L. Taylor, docteur en médecine, professeur au département d'oncologie du centre médical de l'université de Georgetown (États-Unis). C’est pourquoi elle a voulu tester avec d’autres chercheurs américains une nouvelle technique qui est censée favoriser l'arrêt du tabac. Cette dernière consiste à recevoir très régulièrement un conseil et un soutien par téléphone et d’avoir également recours à des substituts nicotiniques.
Afin de savoir si cette méthode fonctionne réellement, les scientifiques ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of the National Cancer Institute. Pour les besoins des travaux, ils ont recruté 818 personnes âgées de 50 à 80 ans, qui fumaient deux paquets par jour pendant dix ans.
3 ou 8 séances de soutien
Les participants ont été répartis au hasard. Une partie d’entre eux ont bénéficié d’un coaching téléphonique de huit séances de 20 minutes et ont porté des patchs à la nicotine pendant huit semaines. Le reste des volontaires ont reçu des appels, plus précisément un soutien durant uniquement trois séances, et ont porté des patchs pendant deux semaines. "Les taux d'abstinence à 7 jours et autodéclarés ont été évalués 3, 6 et 12 mois après la randomisation", a indiqué l’équipe.
Au cours des séances, des spécialistes du sevrage tabagique ont discuté avec les fumeurs de l'utilisation des patchs à la nicotine, des stratégies de lutte contre l’envie d’allumer une cigarette, de la volonté d'arrêter de fumer, de leur confiance et de leur motivation. "Les experts ont rencontré les participants au moment où ils étaient prêts à parler du tabagisme ou très prêts à arrêter de fumer et voulaient des conseils spécifiques pour changer leurs habitudes de consommation", a précisé Randi M. Williams, auteur des travaux, dans un communiqué.
Un taux d'abandon multiplié par deux
Selon les résultats, les taux d'abandon à trois mois étaient significativement plus élevés dans le groupe ayant bénéficié de huit séances de coaching téléphonique que dans le groupe ayant suivi trois séances (14,3 % contre 7,9 %). Les taux d'abandon étaient plus faibles, mais avec des différences entre les groupes (9,1 % contre 3,9 %). Le coaching téléphonique intensif était plus efficace chez les personnes présentant une plus grande dépendance à la nicotine.
En clair, "les personnes qui utilisent des substituts nicotiniques et sont soutenus par des spécialistes parviennent mieux à arrêter de fumer que celles qui essaient le faire par elles-mêmes. Il est important de noter que le fait d'essayer d'arrêter la cigarette pendant le dépistage pulmonaire peut stimuler la motivation du fumeur", a conclu Kathryn L. Taylor.