“Dans un contexte de reprise épidémique caractérisé en particulier par la circulation du sous-lignage BA.5 d’Omicron (...) la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’élargir l’administration d’une dose de rappel additionnelle (...) aux adultes de moins de 60 ans identifiés comme étant à risque de forme grave de Covid-19, aux femmes enceintes et aux personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables”, peut-on lire dans le communiqué publiée ce mercredi 13 juillet par la HAS. Pour les femmes enceintes, l’instance de santé précise que la dose de rappel peut être administrée dès le premier trimestre de grossesse.
Les chiffres de la reprise
Cette recommandation est justifiée, en partie, par la reprise de l’épidémie de Covid-19 en France. En effet, selon les dernières données disponibles dans le pays, il y a 122 551 nouveaux cas positifs chaque jour à la Covid-19, soit une augmentation de plus de 17% sur le sept jours précédents. Le taux d'incidence quant à lui est de 1342,93 nombre de cas par semaine pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 17% sur la même période. Enfin, il y a 1 479 nouvelles personnes hospitalisées pour Covid-19 par jour en France, soit plus de 27% sur une semaine.
Une couverture vaccinale insuffisante
Parmi les autres raisons invoquées par la HAS pour expliquer cette recommandation, il y a “les trois caractéristiques majeures du variant Omicron : sa transmissibilité élevée, son échappement immunitaire et sa moindre sévérité” ainsi que “l’arrivée annoncée de nouveaux vaccins et de vaccins adaptés aux différents variants circulants” mais aussi “l’insuffisante couverture vaccinale relative à la seconde dose de rappel au 7 juillet 2022 (26,5 % des 60-79 ans ; 31,7 % des 80 ans et plus ; 42,2 % des résidents en EHPAD) et la faible progression de la couverture vaccinale relative à la première dose de rappel (84,7 % chez les 65 ans et plus)”.
Le profil des personnes hospitalisées
La HAS justifie aussi cette recommandation par le profil des personnes hospitalisées pour cause de Covid-19 : celles “de plus de 60 ans représentent environ 70 % des patients hospitalisés et des patients en soins critiques. Parmi les 41 patients de moins de 60 ans présentant des comorbidités hospitalisés en services de réanimation entre le 01/05 et le 30/6/2022 et dont le statut vaccinal était renseigné, 20 patients étaient vaccinés : 2 avaient reçu 2 doses, 16 avaient reçu 3 doses et 2 avaient reçu 4 doses”. Selon l’instance de santé, il est donc nécessaire de faire une dose de rappel supplémentaire.
Avec cette recommandation, la HAS s'aligne sur d’autres instances de santé comme l’Organisation mondiale de la Santé qui préconise une dose de rappel pour les plus fragiles et les femmes enceintes. Jusqu’à présent, en France, seuls les plus de 80 ans et les personnes les plus à risque étaient concernées par la dose de rappel.