Les traitements actuels du diabète permettent d’agir sur la régulation de la glycémie, car le principal effet de la pathologie est une concentration trop importante de glucose dans le sang.
Des chercheurs de différents pays ont trouvé une nouvelle méthode, dont l’action porte cette fois sur les causes de la maladie. L’équipe scientifique, composée de chercheurs de l’Inserm, de l’université de Birmingham (Royaume-Uni), et de Monash (Australie), publie ses résultats, dans la revue spécialisée Diabetes.
Une perturbation du métabolisme glucidique
Dans le diabète de type 2, l’excès de glucose dans le sang est lié à une perturbation du métabolisme glucidique. Les cellules, notamment du foie, des muscles et des tissus adipeux, sont moins sensibles à l’insuline, dont le rôle est d’aider à la métabolisation du glucose. À force, les cellules du pancréas n’arrivent plus à sécréter suffisamment d’insuline, et le taux de glucose ne se régule plus.
Une action sur les adipocytes
Le nouveau traitement est appelé PATAS, et appartient à une nouvelle classe de médicaments antidiabétiques baptisée "Adipeutics" pour "thérapeutiques ciblant spécifiquement l’adipocyte". Il cible les adipocytes, ces cellules qui stockent les graisses dans l’organisme, dont le rôle dans le diabète a été récemment identifié.
Dans une étude précédente, menée par la même équipe, les scientifiques avaient constaté que des anomalies dans ces cellules, dont l’ensemble forme le tissu adipeux, sont liées à une perte de fonction de la protéine ALMS1. "En l’absence d’insuline, la protéine ALMS1 se lie à une autre protéine appelée PKC alpha, expliquent les chercheurs dans un communiqué. À l’inverse, l’activation de l’insuline dans l’adipocyte induit une séparation de ces deux protéines, résultant dans l’absorption du glucose." Pour les personnes diabétiques, le lien reste entre les deux protéines, ce qui génère une résistance à l’insuline. Le nouveau traitement PATAS permet de briser ce lien, et de supprimer les anomalies des adipocytes.
Des résultats enthousiasmants
Une étude sur des souris a permis de confirmer cette hypothèse. "Grâce à PATAS, les adipocytes qui n’avaient plus accès au glucose sont à nouveau capables d’absorber le glucose pour ensuite le métaboliser afin de synthétiser et sécréter des lipides bénéfiques pour tout l’organisme tout en absorbant des lipides extrêmement toxiques, les acides gras non-estérifiés, explique Vincent Marion, chercheur en génétique médicale à l’Inserm et coordinateur de cette étude. Les effets sont visibles chez l’animal, avec une amélioration nette de la résistance à l’insuline, et de tout un tas d’autres paramètres et comorbidités, notamment une meilleure régulation glycémique, une diminution de la stéatose et de la fibrose du foie." Maintenant, l’équipe scientifique souhaite confirmer ces résultats dans un essai clinique pour tester le médicament PATAS chez l’humain.