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Chromosome

Pourquoi les hommes vivent moins longtemps que les femmes

Par Geneviève Andrianaly

La perte du chromosome Y avec l'âge entraîne un décès prématuré chez les hommes.

Chaay_Tee/iStock
Aux États-Unis, les femmes vivent en moyenne cinq ans de plus que les hommes.
Pour l'instant, les médecins n'ont aucun moyen de déterminer quels hommes souffrent d'une perte de chromosome Y.
La perte du chromosome Y ne se produit pas dans les cellules reproductrices masculines, elle n'est donc pas transmise aux enfants des patients qui en sont dépourvus.

À mesure que les hommes vieillissent, ils perdent leur chromosome sexuel masculin dans les cellules sanguines. Ce phénomène est appelé "la perte en mosaïque du chromosome Y dans le sang (ou mLOY)". Selon des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Virginie (États-Unis), 40 % des septuagénaires sont touchés par cette perte du chromosome Y. Problème : elle "est associée à un risque accru de mortalité et de maladies liées à l'âge chez les hommes".

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une étude publiée dans la revue Science le 14 juillet. Dans le cadre de cette recherche, l’équipe a utilisé une technologie de pointe de modification génétique pour développer un modèle de souris spécial afin de mieux comprendre les effets de la perte du chromosome Y dans le sang.

Une mortalité accrue

D’après les résultats, les souris mâles reconstituées avec des cellules de moelle osseuse dépourvues du chromosome Y présentaient une mortalité accrue. En clair, la perte du chromosome sexuel masculin accélérait la survenue de certaines pathologies, comme la maladie d'Alzheimer, et rendait les rongeurs plus sujets à une cicatrisation du muscle cardiaque, qui entraînait un décès prématuré.

"Une étude prospective a révélé que la perte en mosaïque du chromosome Y dans le sang était liée à un risque accru de maladie cardiovasculaire et de mortalité associée à l'insuffisance cardiaque. L'ensemble de ces résultats indique que cette perte chromosome sexuel masculin contribue de manière causale à la fibrose, au dysfonctionnement cardiaque et à la mortalité chez l'homme", ont détaillé les travaux.

Un potentiel traitement ?

Selon les auteurs, le fait de cibler les effets de la perte du chromosome Y pourrait aider les hommes à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Kenneth Walsh, auteur de l’étude, a précisé qu’un médicament, appelé "pirfénidone", pourrait traiter la fibrose pulmonaire idiopathique. Le traitement en question a déjà été approuvé par la Food and Drug Administration. Ce médicament est également testé pour soigner l’insuffisance cardiaque et les maladies rénales chroniques.

Le scientifique "pense que ce traitement pourrait aider à contrecarrer les effets néfastes de la perte de chromosomes et que les hommes ayant perdu leur chromosome Y pourraient répondre particulièrement bien à ce médicament, ainsi qu'à d'autres classes de médicaments antifibrotiques en cours de développement. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour le déterminer", peut-on lire dans un communiqué de l’université.