Colorants, édulcorants... Alors qu'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a récemment confirmé le lien entre la consommation de nitrites présents dans la charcuterie et l'apparition de certains cancers, c'est l'occasion de rappeler quels autres additifs alimentaires sont, bien que réglementés par le droit européen, dangereux pour la santé s'ils sont consommés en grande quantité.
A éviter au maximum
Encodés par la lettre E suivie de trois chiffres, les additifs alimentaires sont ajoutés à certaines denrées industrielles en vue de prolonger leur durée de vie en évitant la prolifération de bactéries (conservateurs), de les rendre plus appétissantes en modifiant leur couleur ou leur texture (colorants, antioxydants, émulsifiants, gélifiants...), ou encore de rehausser leur saveur (exhausteurs de goûts). La plupart des additifs sont sans danger, mais certains posent problème. En voici une liste non exhaustive.
- Nitrites/nitrates de sodium/potassium
Ajoutés aux viandes, ces additifs sont classés "cancérogènes probables" par l'Organisation mondiale de la santé. Les charcuteries, elles, sont même considérées "cancérogènes avérés", 80% d'entre elles étant traitées par nitrites et nitrates. Ils sont identifiables par leurs codes allant de E249 à E252 sur les étiquettes alimentaires. Certaines charcuteries sont désormais estampillées "sans nitrites".
- Colorants artificiels
De E100 à E199, les colorants alimentaires synthétiques n'ont aucun intérêt si ce n'est esthétique, et certains sont suspectés d'avoir des effets néfastes sur la santé. Leur consommation pourrait notamment augmenter le risque de cancers colorectaux, affirme un chercheur de l'université de Caroline Sud aux États-Unis. Des colorants à éviter, il y en a beaucoup : la liste complète est ici.
- Edulcorants artificiels
Aspartame, sucralose, saccharose, sorbitol... Ingrédient phare des boissons dites "light" mais aussi des aliments ultra-transformés (chips, bonbons, yaourts...), les édulcorants sont des "faux sucres" qui laissent penser à tort qu'on peut les consommer sans modération. A haute dose, certains sont soupçonnés de provoquer maux de tête, insomnies, fatigue chronique, mais également d'avoir des effets laxatifs ou de favoriser le développement de cancer.
Attention surtout aux codes E420 (sorbitol) et E951 (aspartame), qu'on trouve à peu près partout. "L’aspartame, par exemple, fait le lit du diabète. Il attaque le microbiote intestinal et dérègle toute la flore digestive. A long terme et à haute dose, c’est un poison", selon la nutritionniste Corinne Cheval.
- Benzoate de sodium/potassium/calcium
L'acide benzoïque et ses sels (de E210 à E213) permet de conserver plus longtemps les sodas, les soupes en brique, les condiments, les chewing-gums, les confitures allégées, etc. Réputé pour affaiblir le système immunitaire chez l'Homme, il peut provoquer des irritations oculaires, digestifs, des insomnies ou encore de l'asthme chez l'adulte, et de l'hyperactivité chez l'enfant, selon The Lancet.
4 kilos par an
Selon une étude française publiée dans la revue Scientific Reports, chaque habitant de l'Hexagone consomme environ 4 kilogrammes d'additifs alimentaires par an. Mais plus que la quantité ou la nature de l'additif en soi, c'est d'abord le mélange de ces différents additifs qui est dangereux pour la santé, selon le consensus scientifique. Pour éviter d'exposer votre organisme à trop de produits néfastes, mieux vaut éviter de consommer des aliments ultra-transformés, véritables cocktails d'additifs alimentaires à risque.
En cas de doute devant une liste d'ingrédients au supermarché, vous pouvez vérifier le niveau de dangerosité de chacun parmi la liste des 329 additifs alimentaires autorisés en Europe, dressée par l'association UFC-Que Choisir. Ou bien vous procurer du charbon Marie, du sélénium ou du charbon naturel pour neutraliser leurs méfaits, dixit les naturopathes.