- La variole du singe continue sa progression en France et dans le monde.
- Découvert et présent en Afrique, ce virus est aujourd’hui recensé en France sans notion de voyage ni de contact avec des voyageurs en provenance d’Afrique.
La variole du singe est-elle une urgence mondiale de santé publique, le plus haut niveau d’alerte? C’est ce que va décréter ou non le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui se réunit aujourd’hui pour faire face à la flambée du virus.
L'Europe épicentre
Mardi 19 juillet 2022, 1 453 cas confirmés étaient détectés en France. Pour la très grande majorité, il s’agit d’hommes mais six femmes et 2 enfants sont également touchés. Les cas adultes sont âgés de 18 à 84 ans (âge médian : 36 ans). L'Europe demeure de loin l'épicentre de la vague actuelle, avec 8 238 cas dans 35 pays, selon les chiffres du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (CEDC), datés du 12 juillet.
"Indépendamment de la recommandation du Comité, l'OMS continuera de faire tout son possible pour stopper la variole du singe et sauver des vies", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'agence onusienne, en conférence de presse mercredi. Il avait précédemment exhorté les pays membres à prendre les mesures adéquates pour limiter les contaminations: "Je souligne une nouvelle fois que nous devons travailler pour stopper la transmission et conseille aux gouvernements de mettre en place un traçage des cas contact pour surveiller et endiguer le virus et porter assistance aux personnes en isolement."
Maladie à pustules
Concernant les symptômes, le virus de la variole du singe provoque une maladie à pustules, comme tous les virus du genre orthopoxvirus. La maladie se manifeste d’abord par une forte fièvre, une grande fatigue, des maux de tête et des courbatures. La grande majorité des cas présente aussi un gonflement prononcé des ganglions lymphatiques à certains endroits (sous la mâchoire, dans les cervicales et dans l’aine). Au bout de deux jours, la maladie entre dans sa phase « éruptive » et contagieuse, avec l’apparition de lésions sur la peau sous forme de boutons.
Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS), l’infection guérit spontanément. Mais des complications ou formes graves peuvent apparaître chez certaines personnes et peuvent occasionner une éruption majeure pouvant parfois générer des surinfections ou infections généralisées, des problèmes digestifs ou ORL, une atteinte des yeux, des complications neurologiques ou encore des formes graves au niveau pulmonaire. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Son taux de mortalité est bas puisqu’il est inférieur à 10% parmi les cas observés à travers le monde.
Vaccination préventive
Selon l’Agence Régionale de Santé la variole du singe n’est pas connue comme une maladie à transmission sexuelle mais les contacts sexuels avec une personne porteuse du virus sont propices à la transmission du virus. C’est pourquoi il est important de s’abstenir de contact sexuel, et plus généralement de contact cutané prolongé, lorsqu’on a des signes de la variole du singe, indique l’ARS.
Suite à l’avis de la Haute autorité de santé du 8 juillet 2022, une vaccination préventive peut être proposée aux groupes de personnes les plus exposés au virus : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans multipartenaires, les personnes qui se prostituent et les personnes exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.