Les enfants les aiment pour leurs couleurs vives et leurs goûts fruités, mais c'est pour leur toxicité qu'ils font aujourd'hui parler d'eux. Les bonbons Skittles sont accusés par un collectif de citoyens américains d'être un poison lent pour la santé des consommateurs. Une plainte a été déposée contre leur producteur, le groupe Mars, le 14 juillet dernier.
"Toxine notoire"
En cause, le dioxyde de titane, un colorant artificiel utilisé pour donner aux fameuses billes de sucre leur brillance. Ou plutôt "une toxine notoire", "impropre à la consommation humaine", selon les termes de la plainte, cités par le journal californien Los Angeles Times.
"L'utilisation du dioxyde de titane est conforme aux réglementations" de la Food and Drug Administration (FDA), s'est défendu un porte-parole du géant Mars. La puissante agence publique américaine autorise en effet l'usage de l'additif E171 comme colorant "à condition que sa quantité n'excède pas 1% du poids total d'un aliment". Au vu de la loi, Mars serait donc dans les clous.
Mais le collectif de citoyens persiste et signe, accusant le géant de l'agroalimentaire de ne pas avoir "averti les consommateurs des dangers potentiels" du produit, ce qui selon lui constitue "une fraude par omission". Sans compter que Mars avait indiqué, en 2016, vouloir "éliminer progressivement l'utilisation de colorants artificiels au cours des cinq prochaines années", dont le E171. Une promesse donc "bafouée", selon les plaignants.
Additif interdit en France depuis 2020
Le dioxyde de titane est déjà interdit en France depuis janvier 2020 (et donc dans les recettes des Skittles). Et le sera dans toute l'Union européenne à compter d'août 2022, l'Autorité européenne de sécurité des aliments ayant conclu il y a un an qu'il ne pouvait plus "être considéré comme un additif alimentaire sûr", du fait de la présence de nanoparticules et des risques d'induire des modifications du génome et de favoriser l'apparition de cancers.
En attendant les retombées du recours collectif, la liste des produits chimiques autorisés dans les alimentas aux États-Unis mais interdits en Europe mais ne cesse donc de s'allonger.