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Biomarqueurs

Maladies oculaires : il sera bientôt possible de les dépister en analysant vos larmes

Par Geneviève Andrianaly

Prochainement, les médecins pourront diagnostiquer les maladies oculaires en isolant des biomarqueurs dans les larmes.

Chepko/iStock
Les larmes sont bien adaptées à la collecte d'échantillons, car ce liquide peut être recueilli rapidement.
iTEARS pourrait conduire à un diagnostic moléculaire plus sensible et moins invasif de diverses maladies (troubles oculaires, maladies systémiques, pathologies neurodégénératives et cancer).

Pleurer pourrait un jour vous sauver la vue ! Les larmes correspondent à un liquide aqueux et salé qui s'écoule à la surface externe de la cornée et de la conjonctive de l'œil. Indispensable au bon fonctionnement de l’appareil visuel, ce fluide lacrymal pourra bientôt être utilisé à bon escient.

Un système d'isolement rapide

Récemment, des chercheurs de l’université médicale de Wenzhou (Chine) ont présenté, dans la revue ACS Nano, un système de nanomembrane qui permet d’analyser les larmes des patients. "Les petites vésicules extracellulaires à l'échelle nanométrique, appelées 'exosomes', présentes dans les larmes nous permettent d'étudier les multisignatures des maladies oculaires", a indiqué l’équipe dans leur étude.

Le système de nanomembrane, en question, avait initialement été mis au point pour isoler les exosomes de l'urine et du plasma. Il a été modifié pour qu'il puisse traiter le faible volume des larmes. Le nouveau système, appelé "Incorporated Tear Exosomes Analysis via Rapid-isolation System" (iTEARS), sépare les exosomes en seulement cinq minutes en filtrant les larmes sur des membranes nanoporeuses.

904 protéines identifiées

Les scientifiques ont identifié 904 protéines. Parmi celles-ci, 426 protéines ont été découvertes à partir des exosomes de la maladie des yeux secs. Les auteurs ont réussi à distinguer les témoins dits « sains » des personnes atteints de divers types de maladies oculaires sur la base d'une évaluation des protéines extraites.

De même, iTEARS a permis aux scientifiques d'observer des différences dans les microARN entre les patients atteints de rétinopathie diabétique et ceux qui ne souffraient pas de cette affection oculaire. Cela "suggère que le système pourrait aider à suivre la progression de la maladie", ont précisé les chercheurs dans un communiqué.