- Au total, 7 des 38 outils cherchant à obtenir un remboursement ont été évaluées comme ayant une forte probabilité de remboursement.
- "Cet outil de présélection est simple, rapide et peut être déployé à grande échelle pour initier une évaluation de la pertinence clinique et de la qualité d'une application de santé", selon les chercheurs.
250. C’est le nombre d’applications de santé qui, en 2020, ont été créées et mises sur le marché quotidiennement sur les "app store", à savoir un portail en ligne sur lequel il est possible d’acheter et de télécharger des logiciels. Au total, 90.000 nouveaux outils ont ainsi vu le jour en 2020, selon une étude publiée dans la revue Journal of Medical Internet Research.
Un nouvel outil de notation
"La grande majorité de ces applications n'ont pas fait l'objet d'une validation clinique, leur qualité est inconnue et les utilisateurs ne savent pas si elles sont efficaces et sûres", ont indiqué des chercheurs français dans les travaux. Pour pallier ce problème, ils ont mis au point un nouvel outil de notation qui permettrait d'évaluer la qualité et la pertinence clinique de chaque application. Ce dernier se compose d’un questionnaire de 26 éléments sur la base des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), de la Société européenne d’oncologie et des associations de patients.
68 applis de santé analysées
Pour savoir si cet outil fonctionne, les scientifiques l’ont testé auprès de 68 applications de santé. "Les applis d'oncologie et de santé générale étaient les plus représentées", ont-ils précisé. Parmi les applications passées au crible, 32 étaient impliquées dans la surveillance à distance par des professionnels de la santé. En ce qui concerne les résultats cliniques, 5 % des applications évaluaient la survie globale des patients.
Aucune évaluation scientifique
D’après les résultats, 21 % des applications ont fait l’objet d’études randomisées pour évaluer leur bénéfice avant leur commercialisation. Selon l’équipe, 15 % d’entre elles ont examiné des données de santé en vie réelle. Quant au reste, à savoir 64 % des outils, aucune étude scientifique n’a été effectuée. Un risque réel pour les utilisateurs des applications.
"Notre étude montre qu’il y a une nette marge d’amélioration ! Les associations de patients veulent des informations transparentes sur l’utilité clinique de ces outils et elles ont bien raison. Il faut que les évaluations soient renforcées, notamment pour les développeurs qui demandent le remboursement de leur appli", a déclaré le Pr Fabrice Denis, président de l’Institut national de l’e-santé et co-auteur des recherches.