Toux, essoufflement, fatigue, malaise après l’effort, perte du goût ou de l’odorat, fièvre, dépression, dysfonctionnement cognitif…. En France, 30 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 plus de trois mois auparavant - soit deux millions de patients - souffriraient encore d’un ou de plusieurs symptômes du Covid long, selon une étude réalisée par Santé publique France.
Pas d’autres diagnostics
Pour parvenir à ces résultats, plus de 27 000 personnes ont été interrogées entre le 22 mars et le 8 avril. Ils ont été classés avec, pour référence, la définition du Covid long de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : des symptômes qui apparaissent dans les trois mois suivant l’infection, “qui persistent au moins deux mois [et] qui, d’une part, ne peuvent pas être expliqués par d’autres diagnostics et, d’autre part, ont un impact sur la vie quotidienne”. Au total, il y a 25 symptômes au Covid long parmi lesquels la fatigue, l’essoufflement, la perte de goût et de l’odorat, etc.
18 mois après l’infection
Selon Santé Publique France, les symptômes diminuent avec le temps. En effet, dix-huit mois après l’infection, le pourcentage de personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 et qui souffriraient encore d’un Covid long descend à 20%.
“La prévalence de l’affection post-COVID-19 est plus élevée chez les femmes, chez les actifs et chez les sujets ayant été hospitalisés, indique Santé publique France. L’âge n’a pas été identifié comme un facteur associé au fait de développer une affection post-COVID19 chez les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2”.
La médecine générale avant les spécialistes
Santé Publique France détaille également les spécialistes les plus consultés par les personnes souffrant d’un Covid long. Il s’agit de radiologues (pour 36 %), de cardiologues (pour 25 %), de dermatologues (pour 17 %), d’otorhinolaryngologues, c’est-à-dire de spécialistes de la sphère ORL (pour 17 %), de médecins internes (pour 17 %), de pneumologues (pour 16 %), de gastroentérologues (pour 14 %), de neurologues (pour 11 %), de psychiatres (pour 9 %) et, enfin, d’infectiologues (pour 5 %).
Néanmoins, il semblerait que la majorité des patients se tournent d’abord vers la médecine générale avant de consulter un spécialiste. En effet, “87 % des participants à cette étude présentant une affection post-COVID-19 ont consulté un médecin généraliste au cours de l’année précédant l’enquête contre (...) 79 % pour ceux n’ayant pas été infectés”, souligne l’étude.
Des résultats à nuancer
Santé Publique France indique que les résultats de cette étude doivent être interprétés avec prudence car ils “reposent sur un échantillon constitué de volontaires recrutés à partir d’un panel”, ce qui peut être différent à l’échelle de l’ensemble de la population. À l’avenir, l’instance de santé compte poursuivre ses travaux : une autre étude est prévue à la fin de l’été. Et, avec elle, de nouvelles conclusions permettant d’en savoir un peu plus sur les effets à long terme d’une infection à la Covid-19.