Selon les derniers chiffres disponibles, il y aurait actuellement 82 078 nouveaux cas positifs à la Covid-19 chaque jour en France. Parmi eux, certains auront des symptômes neurologiques du SARS-CoV-2 pendant leur infection, et parfois même après, s’ils souffrent d’un Covid long.
Symptômes neurologiques
Parmi les symptômes neurologiques rapportés par les patients, il y a des trous de mémoire, des maux de tête, du brouillard mental, etc. Mais comment la Covid-19 atteint-elle notre cerveau ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre des chercheurs de l’Institut Pasteur. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science Advances.
SH-SY5Y et Vero E6
Lors de leurs travaux, ils ont étudié la façon dont le virus se déplaçait et agissait dans deux types de cellules : SH-SY5Y et Vero E6. La première “a été utilisée pour modéliser les cellules du cerveau humain” et la seconde “pour modéliser les cellules qui tapissent les surfaces du corps, y compris le nez”.
Ils ont trouvé la réponse à leur question : si la Covid-19 entre dans le cerveau, c’est grâce au récepteur ACE2. Celui-ci n’est pas présent dans les cellules du cerveau humain mais dans toutes celles du corps. Ainsi, quand les chercheurs ont isolé les cellules du cerveau humain , il n’y avait pas de virus, mais quand elles ont été mises en contact avec celles de tout le reste du corps y compris le nez - comme c’est le cas dans l’organisme - les cellules du cerveau ont été infectées par la Covid-19.
Des nanotubes
Mais ce n’est pas le simple contact entre les cellules cérébrales et les autres qui permet au virus d’atteindre notre cerveau. Les chercheurs ont observé que des petits tunnels se formaient pour permettre au virus un déplacement intra-cellulaire. “Le virus a stimulé (les cellules modélisées du nez) pour qu'elles développent de minuscules tubes, appelés nanotubes [...], qui ont formé des connexions avec les cellules cérébrales”, expliquent les auteurs.
“Il s'agit d'une étude très intéressante, car elle propose un mécanisme simple et efficace permettant de transférer le virus d'une cellule à l'autre, sans avoir recours aux récepteurs ACE2, développe Frederic Meunier, de l'université du Queensland, en Australie, au média New Scientist. Cependant, comme les expériences se sont limitées à des cellules dans des boîtes de Petri (boîte cylindrique utilisées en laboratoire), des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer que le même mécanisme se produit à l'intérieur du cerveau”.
À terme, les chercheurs espèrent que leur découverte permettra de mettre au point un traitement préventif pour empêcher ce phénomène… Et ainsi épargner à des milliers de patients des effets secondaires de la Covid-19.