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Démence

Les bienfaits de l’activité physique et mentale sur la pensée varient selon le sexe

Par Geneviève Andrianaly

Les activités physiques et mentales aident à atténuer le déclin cognitif et à retarder la démence, mais ces avantages diffèrent en fonction des hommes et des femmes.

anatoliy_gleb/iStock
L’hippocampe est une région clé du cerveau touchée par la maladie d'Alzheimer.
Pour l'activité mentale, les participants ont obtenu une moyenne de 1,4 point. En ce qui concerne le sport, ils en faisaient au moins 15 minutes par semaine.
Un doublement de la quantité d'activité physique équivaudrait à environ 2,75 années de vieillissement en moins en ce qui concerne les capacités de réflexion.

Jardiner, lire, marcher, jouer aux cartes ou danser permettent de préserver les capacités de réflexion et de ralentir la survenue de la démence, selon plusieurs recherches. Mais "la question est de savoir si l'association entre les activités liées au mode de vie et la réserve cognitive varie selon le sexe", ont déclaré des chercheurs de l’université de Californie à San Diego (États-Unis). Afin d’en avoir le cœur net, ils ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neurology.

Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont examiné les interactions entre le sexe et les activités physiques ou cognitives sur la réserve cognitive pour la vitesse et la mémoire chez des adultes plus âgés. Pour rappel, "la réserve cognitive est le tampon qui se produit lorsque les personnes ont de solides capacités de réflexion même lorsque leur cerveau montre des signes de changements sous-jacents associés à un déclin cognitif et à la démence", peut-on lire dans un communiqué.

Mesurer la réserve cognitive

Pour les besoins de l’étude, l’équipe a recruté 758 personnes âgées en moyenne de 76 ans. Une partie des participants n'avait aucun problème de réflexion ou de mémoire, certains souffraient de troubles cognitifs légers et d'autres étaient atteints de démence. Les volontaires ont dû effectuer des scanners cérébraux et des tests de réflexion et de mémoire. Pour mesurer leur réserve cognitive, les résultats des tests de réflexion ont été comparés aux modifications du cerveau associées à la démence, comme le volume total de l'hippocampe.

Les adultes ont également été interrogés sur leur activité physique hebdomadaire habituelle. En ce qui concerne l'activité mentale, les auteurs leur ont demandé s’ils avaient réalisé à trois types d'activités au cours des 13 derniers mois : lire des magazines, des journaux ou des livres, assister à des cours et jouer aux cartes, à des jeux ou au bingo. Ils ont eu un point pour chaque type d'activité, pour un maximum de trois points.

Des effets bénéfiques atténués chez les femmes

D’après les résultats, des scores plus élevés en matière d’activité physique étaient associés à une plus grande vitesse chez les femmes, mais pas chez les hommes. "Plus d’activité cognitive autodéclarée augmentait la tendance à une plus grande réserve de mémoire chez les femmes", peut-on lire dans les travaux. En clair, les associations des activités physiques et mentales avec la pensée sont plus prononcées chez les femmes.

Ensuite, les scientifiques ont cherché à savoir si le lien entre les activités physiques et mentales et la réserve cognitive était affecté par le gène qui comporte le plus grand risque d'Alzheimer, appelé "APOE e4". Ils ont constaté que, chez les femmes, la présence de ce gène atténue les effets de la relation bénéfique entre les activités physiques et mentales et la réserve cognitive.

Les chercheurs ont signalé que l'étude ne prouvait pas que les activités physiques et mentales contribuaient à améliorer la réserve cognitive. Elle montrait seulement une association. "De futures études sont nécessaires pour comprendre la relation de cause à effet entre le sexe, les activités de style de vie et les facteurs génétiques sur la réserve cognitive chez les personnes âgées afin de mieux comprendre quelles activités liées au mode de vie peuvent être les plus bénéfiques et pour qui", ont-ils conclu.