Moins de stress, d’anxiété et de dépression chez les étudiants grâce à la pleine conscience. C’est ce qu’affirme une étude réalisée par des scientifiques de l’Institut des sciences du mouvement Etienne-Jules-Marey et publiée dans la revue Frontiers.
Des séances quotidiennes
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont voulu déterminer si des séances de pleine conscience, une forme de méditation, pouvaient réduire le stress et l’anxiété des étudiants ainsi que la dépression ressentie par certains.
Pour cela, 76 étudiants volontaires de l’université d’Aix-Marseille ont été suivis pendant le premier confinement. Durant dix-sept jours, tous ont fait une séance de pleine conscience par jour, de 20 minutes en semaine et de 10 minutes le week-end. Celles-ci étaient disponibles en ligne, directement sur l’intranet de leur université.
Démystifier la pleine conscience
“La méditation de pleine conscience consiste à porter son attention sur le moment présent , sans attente, sans filtre et sans jugement, explique Louise Devillers-Réolon, doctorante en troisième année au sein de l’institut des sciences du mouvement et qui prépare une thèse sur le sujet. On voulait un peu démystifier la méditation de pleine conscience. Certains pourraient croire que c’est du chamanisme. Mais c’est pas ça du tout ! Les étudiants ont beaucoup de charges sur eux. Beaucoup travaillent à côté. Il n’est pas toujours évident pour eux de se soigner”.
21% de stress en moins
Pour évaluer les bienfaits de la pleine conscience, les chercheurs ont demandé aux étudiants de remplir des questionnaires sur leur état psychique avant et après. En parallèle, un groupe témoin qui n’avaient pas suivi les ces séances de pleine conscience devait répondre aux mêmes questions.
“Avant l’expérimentation, on avait remarqué que près de 25 % du groupe présentait des troubles sévères, voire extrêmement sévères liés au stress”, développe Rita Sleimen-Malkoun, enseignante-chercheuse. Nous avons trouvé que les étudiants ayant suivi l’intervention de méditation de pleine conscience ont réduit leur niveau de stress de 21 %, leur niveau d’anxiété de 28 %, leur niveau de dépression de 34 % et ont amélioré leur niveau de bien-être psychologique de 10 %”.
Une solution à moindre coût
“La méditation de pleine conscience, c’est un bon début à moindre coût, et qui s’avère efficace, souligne Louise Devillers-Réolon. Et il ne faut pas être expert en la matière, ni attendre des mois de pratique pour observer des bienfaits. Dans notre étude, en même pas trois semaines, on a des résultats statistiquement significatifs. Il est important de prendre le temps, de se focaliser sur des choses simples comme la respiration, le moment présent ou l’acceptation de ce qui ressemble à des épreuves”.
Une solution qui pourrait donc être efficace pour lutter contre un problème de santé publique. En effet, selon une enquête CSA menée pour le Groupe Intériale et LMDE, 70% des étudiants sont en situation de mal-être et 76 % se déclarent stressés.