- Selon l'étude américaine, il est possible que les consommateurs réguliers de café soient plus riches que les non-consommateurs, et donc plus susceptibles de bénéficier de meilleurs soins de santé, ce qui pourrait réduire leur risque de mortalité...
- Plus on vieillit, plus on devient amateur de café, 92% des Français de plus de 50 ans consomment du café, soit 9 points de plus que la moyenne nationale, selon une étude Ifop de 2018.
On le sait : une consommation excessive de café peut être responsable de plusieurs troubles. Cette boisson chaude peut favoriser l'insomnie, l’agitation, les maux de tête ainsi que les reflux gastriques acides. Mais une consommation modérée peut-elle avoir des bénéfices pour la santé ? D’après une équipe scientifique de l’Harvard Medical School, les consommateurs réguliers de café auraient moins de risques de mourir de manière précoce par rapport aux personnes qui n’en boivent pas.
Une réduction du risque de décès
Pour les besoins de l’étude publiée dans la revue Annal of Internal Medicine, 171.616 participants en bonne santé (sans maladies cardiovasculaires ou cancers) vivant au Royaume-Uni ont été recrutés. 120.000 des bénévoles étaient des consommateurs de café et les 51.616 autres personnes ont constitué un groupe témoin non-consommateur. Le suivi a débuté en 2009 et s’est terminé en 2018. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont également pris en compte différents facteurs comme l’alimentation, le tabagisme, le statut socio-économique, les problèmes de santé préexistants et l’exposition à la pollution atmosphérique.
D’après les résultats, les personnes buvant 1,5 à 3,5 tasses de café par jour avaient un risque de décès plus faible que les non-buveurs de café, même lorsqu’elles ajoutent une cuillère de vrai sucre à chaque tasse (et non un édulcorant artificiel). Les participants buvant du café non sucré avaient 16 à 21% moins de risques de mourir précocement par rapport aux non-consommateurs de cette boisson. Quant aux buveurs de café sucré, ils étaient 29 à 31% moins exposés à un décès précoce par rapport au groupe témoin. L’étude n’a cependant pas obtenu de résultats concluants concernant l’ajout d’édulcorants artificiels, de lait ou de crème dans le café.
Des travaux complémentaires nécessaires
Les scientifiques américains ont cependant précisé que leurs conclusions sont à prendre avec des pincettes. "D'un point de vue biologique, il est plausible que le café puisse avoir des effets bénéfiques directs sur la santé (...) Nous ne pouvons pas dire avec certitude que c'est la consommation de café en soi qui entraîne un risque de mortalité plus faible”, a expliqué le Docteur Christina Wee, professeur de médecine à la Harvard Medicine School et responsable de l’étude, à NBC News. Selon les chercheurs, il est possible que les consommateurs réguliers de café soient plus riches que les non-consommateurs, et donc plus susceptibles de bénéficier de meilleurs soins de santé, ce qui pourrait réduire leur risque de mortalité...
Les responsables de l’étude ont aussi indiqué qu’il n’est pas forcément plus sain d’ajouter du sucre à son café. "Ma plus grande mise en garde est de ne pas assimiler cela à 'Oh, je peux boire n'importe quel type de café avec beaucoup de calories', car d'autres études montrent clairement que l'ajout de sucre n'est pas bon pour la santé. Il faut donc faire les choses avec modération (...) Ce que cette étude dit vraiment, c'est que l'ajout d'un peu de sucre ne supprime pas tous les avantages potentiels pour la santé que le café peut avoir", a prévenu le Docteur Christina Wee.
D’autres travaux sont donc nécessaires pour compléter les résultats de cette étude. Les auteurs de la recherche ont également noté que certains modes de vie associés à la consommation de café peuvent être néfastes. C’est notamment le cas du stress.