- La mort subite survient 3 à 4 fois plus souvent chez l’homme que chez la femme.
- Il existe un pic de fréquence entre 45 et 75 ans.
Qu’il soit sportif du dimanche ou de haut niveau, tout individu pratiquant une activité physique peut se demander s’il n’est pas lui aussi à risque de mort subite quand il fait du sport. La mort de plusieurs footballeurs devant les caméras laisse les spectateurs sans voix devant la brutalité de l’événement et l’absence de tout signe prémonitoire : en effet, comme toute victime de mort subite, l’arrêt cardiaque survient d’un coup et le sujet s’effondre.
La mort subite représente 8,5 % des décès avant l’âge de 35 ans, ce qui représente deux décès pour 100.000 personnes de cet âge. La mort subite ne survient pas forcément lors d’un effort, il peut aussi se présenter pendant le sommeil.
Un affolement incontrôlable du cœur en cause
Plusieurs hypothèses peuvent être évoquées. Mais la plus vraisemblable est l’occlusion d’une artère coronaire (les artères du cœur). Le cœur, n’étant plus alimenté en oxygène, provoque un affolement des contractions en quelques secondes, et sans un choc électrique provoqué par un défibrillateur, il s’arrête, faute de pouvoir juguler ce que l'on appelle une "fibrillation ventriculaire", c’est-à-dire le battement anarchique des ventricules, principales parties du cœur. La mort est alors immédiate.
Un drame survenant plusieurs centaines de fois chaque année
Tous les responsables de clubs redoutent ce drame que représente la mort subite du sportif qui ne survient pas, il faut le dire, que lors d’un effort violent... En effet, l’occasion d’un effort parfois anodin, en tout cas disproportionné avec les conséquences – un individu en pleine santé s’écroule, raide mort. Et sans l’intervention immédiate de secours spécialisés, ou la présence d’esprit de secouristes rompus à la technique du massage cardiaque, les médecins n’arrivent pratiquement toujours que pour constater l’issue fatale. Car arrêté, le cœur ne repartira que grâce à une stimulation puissante. L’idéal est de disposer d’un défibrillateur automatique que l’on commence à voir dans les lieux publics. C’est le rêve de toutes les enceintes sportives. C’est déjà le cas aux États-Unis, où on le trouve dans presque tous les stades, ce le sera probablement vite en France.
Mais le drame ne frappe pas que dans les stades, ce peut être au détour d’un jogging en pleine campagne, sans témoins, donc sans filet ! Ou encore en pleine nuit : un décès sur 3 se produit durant le sommeil !
Un événement très difficile à prévoir
Les Américains, qui ont sur ce sujet une réelle avance, se sont intéressés à la prévention. Ils ont publié les résultats d’une grande enquête sur l’examen attentif de dizaines d’athlètes décédés soit pendant, soit immédiatement après l’effort. À l’autopsie, qui est systématique, la plupart présentaient une petite malformation de leurs artères coronaires, ces artères qui alimentent notre cœur et sont responsables d’infarctus, d’affolement du rythme et d’arrêts cardiaques, lorsqu’elles se bouchent. Alors, les médecins américains ont fait une enquête très précise et en remontant dans l’histoire de ces sportifs, ils se sont aperçus que si 50 % d’entre eux n’avaient jamais eu de manifestations préventives de cette malformation, l’autre moitié avait présenté des douleurs dans la poitrine et de petits évanouissements qui font immédiatement suspecter les troubles cardiaques.
Très logiquement, leurs médecins leur avaient prescrit des examens complémentaires : électrocardiogramme et surveillance du cœur pendant une épreuve de pédalage sur un vélo, ce que l’on appelle l’épreuve d’effort. Or, tous ces examens étaient strictement normaux. L’étude conclue donc que devant tout symptôme suspect chez un sportif, il faut impérativement effectuer en plus de ces examens une échographie cardiaque. C’est le seul moyen simple pour mettre en évidence la malformation des coronaires. Et si cette malformation existe, alors l’arrêt de la compétition sera impératif et l’intervention chirurgicale immédiate pour offrir à ces condamnés potentiels une existence sportive normale.
Pourtant, on conseille l’activité physique même aux cardiaques dans leur récupération !
En effet, les dernières recommandations, nées de la progression des connaissances en cardiologie, viennent de changer complètement le dogme qui, pendant des années, avait condamné les cardiaques à l’immobilité. Par exemple, dans les maladies des artères coronaires, autrefois, pratiquement aucun patient n’était apte à recevoir un certificat médical pour la pratique d’un sport en compétition. Aujourd’hui, un coronarien ayant subi une intervention qui consiste à dilater ses artères bouchées est autorisé, 6 mois plus tard, à pratiquer une activité physique normale. Les nouvelles recommandations ont identifié chaque type de sport pour chaque maladie cardiaque.
Apprendre la technique de massage cardiaque
En l’absence d’un défibrillateur, que l’on commence à trouver dans tous les lieux publics, le massage cardiaque externe peut faire repartir le cœur, ou du moins, poursuivre l’alimentation du cerveau en attendant l’arrivée des secours, et on se demande pourquoi un Français sur 5, contre 2 Suédois sur trois par exemple, est capable de les faire. Les endroits où l’on peut apprendre, avec la Croix-Rouge ou les pompiers, sont nombreux. C’est un devoir civique tout en n’oubliant pas que 9 fois sur 10, c’est sur quelqu’un que l’on aime qu’on va devoir agir.
Une notion extrêmement importante : même si on n’a jamais appris, il faut au moins appuyer très fort au milieu de la poitrine, avec les deux mains. Au rythme de la musique "Staying Alive" des BeeGees. Ne souriez pas ! C’est le rythme officiel défini par les cardiologues américains. Les cardiologues français commencent, eux, à conseiller l’hymne de Michel Sardou : les Lacs du Connemara !