Ce n’est jamais très agréable de l’avoir, mais des chercheurs viennent de découvrir qu’il existe depuis près de 5.000 ans : le bouton de fièvre, aussi appelé "herpès labial". Selon une étude publiée dans ScienceAdvances, le virus herpès de type 1 (HSV-1) aurait émergé il y a près de 5.000 ans "avec les migrations humaines hors d'Afrique”.
Des nouvelles pratiques culturelles
En effet, le flux de personnes induit par ses vagues de migrations a engendré "une densification des populations, qui a fait augmenter les taux de transmission” mais a aussi contribué à "l'importation de nouvelles pratiques culturelles de l'Est” dont le baiser.
Toutes les espèces de primates ont une forme d'herpès, nous supposons donc qu'il est présent chez nous depuis que notre propre espèce a quitté l'Afrique”, explique Christiana Scheib, l’une des autrices de l’étude, au média The Independant. Cependant, il s'est passé quelque chose il y a environ 5.000 ans, qui a permis à une souche d'herpès de prendre le dessus sur toutes les autres. Peut-être une augmentation des transmissions, qui pourrait avoir été liée au baiser”.
3,7 milliards de personnes
Et la transmission ne s’est depuis pas arrêtée ! Actuellement, dans le monde, 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans, c’est-à-dire 67 % de la population, sont infectées par le HSV-1 selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La plupart des infections à HSV-1 sont contractées pendant l’enfance.
De lentes mutations
Le monde a vu la Covid-19 muter à un rythme rapide sur des semaines et des mois, souligne Charlotte Houldcroft, autre autrice de l'étude. Un virus comme l'herpès évolue sur une échelle de temps bien plus importante. L'herpès facial se cache dans son hôte toute sa vie et ne se transmet que par contact oral, de sorte que les mutations se produisent lentement sur des siècles et des millénaires. Nous devons faire des recherches approfondies dans le temps pour comprendre comment des virus à ADN comme celui-ci évoluent”.
Pour parvenir à leur conclusion, les chercheurs ont étudié "quatre échantillons de restes humains datant de plus de 1.000 ans”. Ils ont réussi à extraire l’ADN des racines des dents de ces personnes, ce qui leur a permis de remonter l’histoire des boutons de fièvre.