- Les appellations "steak", "boulettes", "lardon", saucisse" ou encore "carpaccio" devaient initialement interdits au 1er octobre 2022 pour désigner les produits à base de protéines végétales.
- Mais le 27 juillet, le Conseil d'État a suspendu provisoirement ce décret.
"Steak" végétal, "saucisses" de lentilles ou "lardons" de soja… Si bientôt, les industriels qui fabriquent ces produits issus des plantes ne pourront plus utiliser ces dénominations, ils pourront toujours utiliser comme argument de vente leurs vertus pour la planète et la santé humaine.
Car, contrairement à la véritable viande provenant de l’abattage d’animaux, ces alternatives s’avèrent bien plus saines et plus durables, révèle un article publié dans la revue Future Foods.
Selon ses auteurs, les aliments "spécifiquement formulés pour reproduire le goût, la texture et l'expérience alimentaire globale des produits animaux" constituent un moyen beaucoup plus efficace pour réduire la consommation en viande et en produits laitiers que d'encourager les gens à cuisiner des aliments complets végétariens.
Des produits moins gourmands en CO2 et en eau
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont compilé les résultats de 43 études centrées sur ces aliments d’origine végétale. Certaines s’intéressent à leur impact sur la santé et sur l’environnement, d’autres sur les habitudes des consommateurs. Une étude faisant partie du corpus montre par exemple que près de 90 % des consommateurs qui consomment de la viande et des produits laitiers d'origine végétale sont en fait des mangeurs de viande ou des flexitariens. Une autre a constaté que les produits d'origine végétale ayant un goût, une texture et un prix similaires à ceux de la viande transformée avaient les meilleures chances de remplacer la viande.
Parmi les bienfaits mis en évidence dans les études, celui des émissions de gaz à effet de serre bien plus limitées pour les produits végétaux que pour les produits animaux qu’ils remplaçaient. Selon un article, remplacer 5 % de la consommation allemande de bœuf par des protéines de pois pourrait réduire les émissions de CO2 de huit millions de tonnes par an. Une autre étude montre que, par rapport aux hamburgers à base de bœuf, les hamburgers à base de plantes étaient associés à une réduction de 98 % des émissions de gaz à effet de serre.
Selon les auteurs du rapport, les produits à base de plantes nécessitent généralement beaucoup moins de terres agricoles, ont besoin de moins d'eau et sont moins polluants que les produits animaux.
Les steaks végétaux, alliés de notre santé
Par ailleurs, plusieurs études présentes dans le corpus montrent que les steaks et autres produits d’origine végétale ont un meilleur profil nutritionnel que les produits d'origine animale. Une étude a révélé que 40 % des produits carnés conventionnels étaient classés comme "moins sains", contre seulement 14 % des produits d'origine végétale, selon le modèle de profilage des nutriments du Royaume-Uni.
D'autres études ont montré que la viande et les produits laitiers d'origine végétale étaient bons pour la perte de poids et le développement de la masse musculaire, et qu'ils pouvaient être utilisés pour aider les personnes souffrant de problèmes de santé spécifiques, notamment parce qu’il était possible d’y adjoindre des "super ingrédients" comme les micro-algues ou les champignons, riches en vitamines, acides aminés et antioxydants.
Reste désormais à convaincre les consommateurs de préférer ces alternatives végétales aux produits carnés. Pour cela, trois éléments essentiels seront à prendre en compte, selon les auteurs de l’article : le goût, le prix et la commodité.