Le grand chassé des vacances entre juilletistes et aoûtiens va se traduire par des accidents de la circulation parfois mortels. En cause la plupart du temps, le manque de sommeil. des 4 automobilistes sur 5 qui partent en vacances se lèvent plus tôt que d’habitude le jour du départ, et 1 sur 4 se couche plus tard la veille. Pire encore, la majorité reconnaît avoir déjà conduit plus de deux heures sans faire de pause, impatiente d’arriver ou visant une heure précise.
Sachant que la majorité des vacanciers va parcourir plus de 500 km en voiture, cette dette de sommeil additionnée à la monotonie du trajet sur autoroute, est un cocktail parfait pour s’endormir.
1 accident mortel sur 3
Après 24 heures de veille active, un conducteur a le même comportement qu’une personne ayant un taux de 1 gramme d’alcool dans le sang. 1 accident mortel sur 3 est dû à la somnolence sur les autoroutes, ce qui en fait la première cause d’accident mortel sur ces axes (26%) au cours des cinq dernières années. Tous les ans, 90 000 accidents sont dus à la somnolence.
"Dès les premiers signes de somnolence, le conducteur doit s’arrêter parce que les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par trois ou quatre", estime le professeur Damien Léger, spécialiste du sommeil à l’Hôtel-Dieu à Paris. Pour casser le cycle d’endormissement, la seule solution est de s’arrêter sur une aire pour se reposer. Ouvrir la fenêtre, fumer ou monter le son de l’autoradio est inefficace.
Les rythmes biologiques
La somnolence peut intervenir de façon plus importante entre 2 heures et 5 heures du matin, et entre 13 heures et 15 heures. Cela est dû aux rythmes biologiques, dits "circadiens", qui régulent l’alternance veille et sommeil sur 24 heures. Peuvent aussi aggraver la somnolence au volant : les troubles du sommeil comme l’apnée, certains médicaments, l’alcool, la drogue, un rythme de vie irrégulier, un repas trop copieux, la chaleur ou le froid excessif dans la voiture et une aération insuffisante du véhicule.
Il y a trois façons d’être somnolent au volant. La première est de manquer de sommeil : c’est la conduite nocturne, la dette de sommeil. Les sujets jeunes sont les plus exposés, puisqu’un conducteur concerné sur deux a moins de 25 ans.
La deuxième catégorie, ce sont les personnes qui souffrent de maladie du sommeil, en particulier le syndrome d’apnée du sommeil, qui concerne surtout les hommes de 50 ans.
Enfin, la troisième catégorie est celle des personnes qui prennent des médicaments qui agissent sur le cerveau, par exemple des somnifères, des anxiolytiques ou des antidépresseurs qui peuvent provoquer des somnolences.