- Le zona, combiné à une forme d'herpès, pourrait agir comme déclencheur de la maladie d'Alzheimer, prévient une étude
- Selon l'Organisation mondiale de la santé, on estime que 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans ont été infectées par l'herpès buccal
D'après des estimations de l'Organisation mondiale de la santé, environ 55,2 millions de personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer. Liée à une accumulation anormale de protéines dans le cerveau, cette maladie neurodégénérative survient en général après l'âge de 65 ans. Mais toutes les causes ne sont pas encore connues. Des chercheurs américains et anglais en ont d'ailleurs peut-être identifié une nouvelle.
Ces derniers ont mis au point un modèle constitué de petites éponges protéines de soie et de collagène (en forme de beignet de 6 millimètres de large) destinés à imiter les tissus du cerveau et ont constaté que le virus varicelle-zona (VZV) pouvait activer l'herpès HSV-1 (qui se manifeste le plus souvent par des boutons de fièvre au niveau de la bouche) et déclencher les premiers stades de la maladie d'Alzheimer.
La combinaison HSV-VZV accroît les risques d'Alzheimer
Si le lien de corrélation entre risque accru de maladie d'Alzheimer et le virus HSV a été établi auparavant (notamment par David Kaplan chercheur à l'université d'Oxford et co-auteur de cette étude), les chercheurs partent toutefois du postulat qu'il "est possible que d'autres événements inflammatoires dans le cerveau puissent également réveiller le HSV-1 et conduire à la maladie d'Alzheimer".
Avant de parvenir à ces conclusions, les auteurs des travaux ont pu constater que si les neurones peuvent être infectés par le VZV, le virus seul n'est en principe pas responsable de la formation des protéines tau et bêta-amyloïde caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. En revanche, si les neurones abritaient déjà un HSV-1 latent, le fait d'être exposé au VZV peut entraîner une réactivation du HSV et une augmentation spectaculaire des protéines tau et bêta-amyloïde.
Un risque potentiel avec le Covid-19
"Nos résultats sont cohérents avec la suggestion que le zona provoque une réactivation du HSV1 dans le cerveau et avec les effets protecteurs contre la maladie d'Alzheimer de divers vaccins, ainsi qu'avec la diminution de l'herpès labial signalée après certains types de vaccination", concluent les chercheurs, qui rappellent qu'un vaccin contre la varicelle et le zona réduit considérablement le risque de démence.
Les chercheurs attirent également l'attention sur les effets neurologiques à long terme du Covid-19, notamment chez les patients âgés, dans la mesure où la combinaison VZV-HSV peut être réactivée après une infection par le Covid. "Dans ces cas spécifiques, il serait bon de garder un œil sur les effets cognitifs et la neurodégénérescence qui pourraient s'ensuivre", estiment ces derniers.