Les biscuits Oreo rendent accro selon une étude de l’université du Connecticut (Etats-Unis) révélée ce 16 septembre. Elle n'est pas la première à tenter d’évaluer le potentiel addictif des aliments qui nous procurent le plus de plaisir. Du sucré au salé, il semble parfois impossible de stopper la consommation de certaines denrées. C’est "l'effet cacahuète”, décrit par les Drs Valleur et Matysiak. Cela témoigne-t-il d'une réelle addiction ou d'un simple plaisir qu'on ne réfrène pas ?
Différentes études révèlent que le sucre est un des aliments les plus « addictifs » connus à ce jour. Et ce n’est jamais lorsqu’il est consommé pur qu'il rend le plus accro. Acidulés, ou piquants, aux fruits ou mentholés… les bonbons ne nous laissent jamais indifférents. Les enfants ne sont pas les seuls concernés. Bon exemple du succès des bonbons, la page Facebook « Dragibus » de la marque Haribo rassemble 1,9 million de fans. La concentration en sucres, en plus du goût acidulé, explique la forte attractivité de ces bonbons et des autres.
Le Coca-Cola remporte la palme de la concentration en sucres, avec 7 morceaux de sucre (35g) pour une cannette de 33cl ! Une boisson qui rend si accro que certaines personnes développent des ulcères à force d’en boire. Une Néo-Zélandaise de 30 ans est même morte de cette passion en avril dernier. Elle consommait huit litres de Coca chaque jour.
Attention au "chocoholisme"
Rien d'étonnant lorsque l'on connaît le potentiel addictif du sucre. Une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a mis en évidence en 2007 à quel point le sucre rend les rats accro. Les chercheurs ont laissé le choix aux animaux entre une boisson sucrée et une dose intraveineuse de cocaïne pendant plusieurs jours. A 90%, les rats ont préféré le sucre.
Le chocolat a depuis peu un nom pour son addiction : le « chocoholisme. » Rien d’étonnant à cela, puisque sa consommation libère plus de 500 molécules, dont certaines sont psychoactives : théobromine, caféine, sérotonine… Un composé précis déclenche même la pulsion qui nous pousse à manger du chocolat. Et la phényléthylamine, présente dans le cacao, se rapproche étrangement des amphétamines… Une étude américaine publiée en 2012 dans la revue Current Biology a été menée chez des rats à qui l’on proposait de célèbres bonbons, les M&M’s. Pendant leur consommation, le cerveau des rongeurs sécrétait des endorphines particulières appelés les enképhalines. La morphine agit selon le même mode que l'enképhaline. Les enképhalines inhibent les messages de la douleur vers le cerveau. L'enképhaline est un neurotransmetteur qui n'est pas seulement spécifique à la douleur. Il a comme fonction principale de moduler le message nerveux. Il réduit la douleur, mais aussi la quantité de dopamine produite, c’est-à-dire qu'il intervient dans la variation de l'intensité du plaisir. Ce qui expliquerait que les rats ne parvenaient pas à freiner leur consommation de M&M’s.
Pourquoi une chips en appelle une autre ?
Les aliments sucrés ne sont cependant pas les seuls à déclencher des addictions. Une étude sur les rats a démontré qu’ils étaient aussi très sensibles aux chips. La teneur en sel et en graisse n’est pas entièrement coupable. Chez le rat, le plaisir déclenché par la texture de la chips explique en grande partie l’impossibilité de s’arrêter sans finir le paquet. Ce n’est pas prouvé scientifiquement, mais on peut supposer que c’est le cas aussi chez l’être humain. Le glutamate de sodium, exhausteur de goût, active les papilles du palais et pourrait aussi expliquer cette addiction.
L’addiction alimentaire n’existe pas
En juin 2013, une étude du Boston Children’s Hospital publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition explique pourquoi certains aliments déclenchent un comportement d’addiction. Il y est démontré que les aliments à l’index glycémique élevé stimulent le « noyau accumbens » - la zone de plaisir du cerveau. L’activité relevée est similaire à celle déclenchée par la nicotine ou encore l’héroïne.
Mais, en réalité, l’ « addiction alimentaire » n’existe pas. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne reconnaît aucune dépendance alimentaire. En revanche, les spécialistes reconnaissent que certains aliments peuvent déclencher des pulsions. Il relève ensuite de notre responsabilité d’y résister ou d’y céder.