Des capteurs de glucose présentés comme un simple gadget minceur et bien-être par des influenceurs, voilà ce qui met en colère les internautes et les experts du diabète.
Une "ineptie"
En effet, sur certaines vidéos qui confirment la tendance depuis quelques semaines, on aperçoit des influenceuses françaises vanter les avantages du capteur de glucose, un dispositif médical indispensable destiné aux personnes diabétiques. Comme le rapporte BFMTV, l'une deux d’entre elles a même diffusé plusieurs captures d'écran de l'évolution de sa glycémie sur la journée. Un moyen de limiter les "coups de barre post-repas", les "sautes d’humeur" et le "manque de concentration", mais aussi de "perdre du poids", selon elle.
"Avoir un pic glycémique après avoir mangé une tartine de confiture, c'est tout à fait normal, cela fait partie du métabolisme", rappelle Jean-François Thébau, vice-président en charge du plaidoyer de la Fédération française des diabétiques (FFD). "Vouloir gommer ces pics glycémiques, quand on n'est pas malade, est une ineptie."
Ce phénomène irrite d’autant plus que certains diabétiques n’ont pas accès à ce dispositif qui doit être changé toutes les deux semaines, car il est coûteux (entre 40 et 50 euros l'unité) et est remboursé uniquement pour certains types de diabète et souvent en rupture de stocks. Les patient.e.s redoutent non seulement des difficultés d'approvisionnement supplémentaires, mais aussi la décrédibilisation de leur combat contre la maladie au quotidien.
Surveiller sa glycémie en permanence
Une personne atteinte de diabète ne sécrète plus ou pas assez d’insuline permettant de réguler son taux de sucre dans le sang qui doit être surveillé en permanence pour pouvoir s’injecter de l’insuline si son taux de sucre est trop élevé. Les risques sont réels : développer de graves complications qui peuvent entraîner le décès, ou tomber dans le coma.
Le capteur de glucose est un petit appareil portable, de la taille d’une pièce de deux euros qui se colle à l'arrière du bras, ou de l’abdomen. Il a l'avantage d'éviter les piqûres au doigt à répétition, et permet aux patient.e.s de mieux contrôler leur maladie. "S'il s'agissait de se piquer six fois par jour le bout des doigts, l'auraient-elles fait ?", s'interroge sur Twitter cette femme qui souffre de diabète.